Est-il plus facile de concourir à la présidence de l'UMP lorsqu'on occupe le poste de secrétaire général du parti ? Alors que plusieurs candidats ont déjà fait part de leurs difficultés pour recueillir les parrainages nécessaires dans la course à cette élection, la place prétendument privilégiée de Jean-François Copé a été la cible de critiques. Le secrétaire général a dû monter au créneau vendredi pour y répondre.
Jean-François Copé a ainsi réfuté sur France Inter les "petits procès d'intention" qui lui sont intentés sur un supposé accès privilégié au fichier des militants, dans sa course aux parrainages face à l'ex-Premier ministre. "Je vois dans la région Ile-de-France qu'il y a énormément de bulletins François Fillon qui circulent. C'est vous dire comme tout cela est aléatoire et finalement assez équilibré dans le reproche", a martelé Jean-François Copé.
"Des systèmes qui m'échappent"
Pour pouvoir briguer les suffrages des militants lors du congrès des 18 et 25 novembre prochains, les candidats doivent avoir obtenu d'ici au 18 septembre les parrainages d'au moins 7.924 adhérents du parti à jour de cotisation au 30 juin, dans dix fédérations au minimum.
Mais depuis quelques semaines, les candidats ont reconnu leurs difficultés à obtenir les fameux sésames. C'est le cas des anciens ministres, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire qui considèrent que les "règles du jeu" ne sont pas égales. "Les conditions pour être candidat se révèlent telles, qu'en dehors du secrétaire général de l'UMP et du Premier Ministre sortant, il est problématique pour les autres candidats de les remplir", soulignent-ils avec leurs cosignataires dans une lettre.
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"J'ai soutenu l'initiative de Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet d'envoyer par mail à tous les militants la liste des candidats, un bulletin de parrainage vierge, de manière à ce que chacun puisse faire son choix en ayant parfaite connaissance de tous les candidats à la candidature", a répondu Jean-François Copé. Car le temps presse. Cette procédure doit être bouclée le 18 septembre.
Alors qu'un adhérent de l'UMP s'étonnait d'avoir reçu un bulletin de parrainage au nom de Jean-François Copé alors qu'il ne lui avait jamais adressé ses coordonnées, le secrétaire général de l'UMP s'est défendu : "tout cela est sans doute lié à des systèmes qui même à moi m'échappent", s'est-t-il justifié. "Chacun doit avoir des bouts de listes, c'est ce qui fait ce genre de choses", a-t-il précisé;
La lettre de François Fillon
François Fillon, qui fait pourtant figure de favori, avait lui-même écrit mercredi à Jean-François Copé, son principal rival, pour lui demander de faciliter le recueil des parrainages en organisant une opération "permanences ouvertes" les 15 et 16 septembre. Une façon de rendre la manœuvre plus transparente pour tous les candidats.
"Plusieurs candidats se sont émus de la difficulté de recueillir les parrainages nécessaires à leur candidature", écrit l'ancien Premier ministre dans sa missive, publiée par le JDD.fr. "Il me semble nécessaire, poursuit François Fillon, d'entendre leur argument car aucun d'entre eux ne doit avoir le sentiment d'être écarté de cette élection, faute d'avoir pu sensibiliser nos adhérents à leur démarche", a-t-il ajouté. Après ces appels de nombreux dirigeants du parti, un bureau politique de l'UMP se tiendra mercredi prochain. Les questions d'organisation du scrutin seront sûrement évoquées.
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