Lundi, l’UMP entrera dans sa quatrième semaine de crise. François Fillon et Jean-François Copé doivent d’ailleurs se rencontrer une nouvelle fois pour tenter de trouver une solution au marasme dans lequel est plongé leur parti. En attendant, dans un entretien au Parisien, dimanche, le président proclamé a d’ores et déjà fermé la porte à un nouveau vote anticipé.
>> La question du calendrier. C’est le dernier point d’achoppement entre les deux parties. Jean-François Copé a certes accepté l’idée d’un nouveau vote, réclamé par le camp Fillon, mais pas avant les municipales de 2014. Et il ne risque pas de changer d’avis : "nous ne pouvons pas nous permettre de repartir dans une campagne interne qui amènerait son nouveau lot de divisions alors que notre famille est déjà fragilisée. Il nous reste quinze mois avant les municipales. Une grande vague bleue est possible. L'urgence est donc au rassemblement et cela doit emporter sur tout le reste", fait-il valoir.
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>> La menace judiciaire. "Le recours à la justice, c’est la bombe nucléaire", estimait le copéiste Luc Chatel sur Europe 1. François Fillon continue pourtant de brandir la menace. Dimanche dernier, son avocat assurait ainsi dans le JDDque "la plainte est prête. Je peux la déposer à tout moment. Dès que l’instruction m’en sera donnée, je demanderai au juge d’annuler cette élection." Pas de quoi affoler Jean-François Copé : "Si François Fillon souhaite aller en justice, il sait que je lui présenterai de très nombreux arguments pour conforter les raisons de mon élection", explique-t-il en affirmant espérer "une solution politique plutôt qu'une solution judiciaire". "Objectivement", dit-il, "ce serait la pire voie qui soit".
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>> Ses rendez-vous avec Fillon. Ils se sont déjà vus quatre fois en tête à tête, et se retrouveront à nouveau lundi. Mais que peuvent-ils bien se dire, alors que l’inimitié entre les deux hommes est à son paroxysme ? "On prend juste le temps de se parler parce que cette crise est désastreuse pour notre famille politique. On essaie de surmonter cette période par le dialogue plutôt que par le conflit, assure Jean-François Copé.
>> L’avenir de l’UMP. Le député-maire de Meaux se dit "très malheureux de cette situation qui donne une image affligeante de [sa] famille politique." Quant à son image personnelle, il a bien conscience qu’elle est fortement dégradée, comme le montre d’ailleurs les enquêtes d’opinion : "c’est une évidence. Je ne vois pas qui peut sortir gagnant d’une confrontation comme celle-là." Et pour finir sur une note d’optimisme, Jean-François Copé "ne croit pas" que ce psychodrame laisse des séquelles irréversibles. "Personnellement, malgré la violence de certaines attaques, je suis décidé à tourner définitivement la page."