Au-dessus de la mêlée. C’est la position qu’a choisie Alain Juppé dans la guerre des chefs de l’UMP. L’ancien Premier ministre a confirmé lundi sur Europe 1 qu’il ne briguerait pas la présidence du parti si François Fillon et Jean-François Copé continuaient à être candidats. En revanche, le maire de Bordeaux ne sera pas contre prendre la tête d’une équipe composée de manière consensuelle.
"Si François Fillon et Jean-François Copé vont au bout de leurs intentions, je ne vais pas ajouter une troisième candidature au risque d’accentuer encore la cacophonie au sein de l’UMP", a-t-il affirmé. L’ancien hôte du Quai d’Orsay a déploré que les deux actuels rivaux aillent "à la bagarre (…), avec des petites phrases méchantes, avec beaucoup d’agressivité dans les deux camps. C’est un facteur de division, c’est inutile, ce n’est pas ce dont nous avons besoin aujourd’hui". D’ailleurs, si les deux hommes "persévèrent", "dans ce cas-là, je ne prendrai position ni pour l’un ni pour l’autre", a prévenu Alain Juppé.
"Je ne suis pas candidat en 2017"
Le maire de Bordeaux n’a toutefois pas renoncé à diriger l’UMP. Mais pas seul. "Je fais une proposition alternative. Mettons-nous d’accord ensemble. Constituons une équipe", propose Alan Juppé. "On va voter sur trois noms, je le rappelle : le président, le vice-président et le secrétaire général, ce qui permet de représenter toutes les sensibilités. Adjoignons à cette équipe un petit groupe de hautes personnalités dans lequel François Fillon et Jean-François Copé auraient leur place. Si on arrive à monter une solution de ce type, je suis prêt à être candidat."
Alain Juppé se voit posséder un autre atout. "J’apporte une garantie : je ne suis pas candidat en 2017. Je vais apaiser ainsi les esprits et les rivalités", a-t-il déclaré. Car voilà ce que l’ex-Premier ministre reproche en fait à François Fillon et Jean-François Copé : de déjà penser à la prochaine élection présidentielle. "Il ne faut pas confondre les échéances", a-t-il estimé. "On voit bien ce qui se prépare. C’est déjà le match pour 2017. Or, les Français n’attendent pas aujourd’hui que nous entrions dans une nouvelle campagne présidentielle. Ils attendent que l’UMP joue son rôle à l’Assemblée nationale et au Sénat et qu’elle propose un projet pour la prochaine décennie à venir", a insisté l’ancien Premier ministre.