L'INFO. Rassembler sa famille politique sera peut-être plus compliqué que prévu pour Nicolas Sarkozy. Lundi, le tout nouveau président de l'UMP a reçu nombre de ténors de l'UMP, de Bruno Le Maire – l'autre grand gagnant du scrutin – à Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez NKM sans oublier un déjeuner avec Raffarin. Objectif : constituer son équipe. Et cela ne va pas être facile. Pour preuve, sa volonté de créer "un comité d'anciens Premiers ministres", annoncée dimanche sur TF1, n'enthousiasme guère les principaux concernés, à l'exception de Dominique de Villepin, qui a déjà accepté.
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"Ils sont déjà dans la gouvernance quotidienne du parti." François Fillon, via des proches, a d'ores et déjà fait savoir qu'il y était opposé. Alain Juppé temporise, mais ne semble pas plus emballé que ça : "ce que je souhaite, c'est aider. Mais de façon réelle, pas dans un comité de chapeaux à plumes qui ne servirait à rien", a-t-il lâché depuis Dakar, où il participe à un forum économique. Mardi matin, Alain Juppé en a rajouté une couche sur son blog. "Je suis prêt à participer au renouveau de l'UMP et au bon fonctionnement de ses instances, non pas dans je ne sais quel comité naphtaline qu'on sortirait de l'armoire de temps en temps, mais là où se prendront les décisions dans un esprit résolument constructif", explique-t-il.
Très proche d'Alain Juppé, Edouard Philippe (photo), député-maire du Havre, s'est lui aussi interrogé sur le sens de cette demande de Nicolas Sarkozy. "Les anciens Premiers ministres sont très utiles, mais il existe déjà ce comité puisqu'ils sont membres de droit du bureau politique. Donc ils sont déjà dans la gouvernance quotidienne du parti. Ce n'est donc pas vraiment une nouveauté", a-t-il assuré, lundi soir sur Europe 1.
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"Ils prennent le risque de passer pour des diviseurs". Quant à Jean-Pierre Raffarin, interrogé par Europe 1, l'heure est à la langue de bois. "J'ai cru comprendre qu'il voulait le rassemblement de tout le monde. Donc nous allons discuter de ces sujets dans les jours qui viennent." Si le "club des ex" rechigne à accepter la proposition de Nicolas Sarkozy c'est que, pour eux, il s'agit uniquement d'un piège destiné à les ringardiser. Mais s'ils refusent, "ils prennent le risque de passer pour des diviseurs", analyse un élu. Le choix de Sophie.
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