L’esprit libéré par son simple placement sous statut de "témoin assisté" dans l'affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy peut à nouveau penser à la politique. Et donc à son parti, plongé dans la plus grave crise de sa jeune existence. Alors pour éviter la mort de l’UMP, l’ancien président "a appelé tout le monde tout au long du week-end."
"Veiller à ce que Juppé ne soit pas érigé en sauveur de l'UMP"
Pompier de service Nicolas Sarkozy ? Très discret depuis sa défaite à l’élection présidentielle, l’ancien leader incontesté de la droite a en effet, depuis Shanghai où il donnait une nouvelle conférence, pris les choses en main. C’est lui qui a demandé à François Fillon de saisir la Commission de recours de l'UMP, alors que l'ancien Premier ministre refusait jusque-là de s'en remettre à cette Commission qui est "un comité Théodule totalement à la main de Jean-François Copé", selon un de ses proches. Et ce lundi midi, il déjeunera avec son ancien Premier ministre. L’un des proches de Nicolas Sarkozy interrogé par Europe 1 le décrit comme "très préoccupé", "très soucieux de l’unité du parti", mais pour le moment, il se refuse à jouer le rôle de médiateur dans un conflit qu’il juge "irrationnel."
Nicolas Sarkozy a également pris langue avec Alain Juppé, avec qui il a été régulièrement en contact par téléphone. Car s’il a officiellement donné sa bénédiction à la médiation tentée par son ancien ministre des Affaires étrangères, Nicolas Sarkozy souhaitait toutefois "veiller à ce que Juppé ne soit pas érigé en sauveur de l'UMP". Ne pas laisser trop d’espace "au meilleur d’entre nous", dont la cote de popularité à droite n’a jamais été aussi haute que depuis quelques jours, lui le mal aimé. Avec l’affrontement désastreux en termes d’image des deux leaders de l’UMP, la droite aura en effet peut-être bien avoir besoin d’un homme "neuf " en 2017. Et dans ce cas de figure, Nicolas sarkozy ne veut pas se laisser voler la vedette.