UMP : comment Copé profite de la polémique Fillon

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Fabienne Cosnay et Caroline Roux , modifié à
L'INFO POLITIQUE -  Lundi soir, au 20h de TF1, Jean-François Copé va faire la leçon à François Fillon. 

Le contexte. Le nouveau positionnement de François Fillon, qui renvoie dos à dos la stratégie du "ni-ni" et le "front républicain",  a déconcerté la majorité des ténors de l'UMP. L'ennemi juré de François Fillon, un certain Jean-François Copé, a, lui, bien compris qu'il avait tout intérêt à tirer parti de cette polémique. Voici comment.  

Copé, "Moi, président de l'UMP ...". Jusqu'ici, le député-maire de Meaux a laissé d'autres responsables de l'UMP tirer à boulets rouges sur François Fillon, faisant simplement part de son incompréhension et rappelant la ligne officielle du parti : "ni FN, ni PS". Mais ce week-end, Jean-François Copé a revu sa tactique. L'isolement grandissant de son rival d'hier, François Fillon, constitue une occasion rêvée pour reprendre la main et se poser en unique patron de l'UMP.

>>> Copé et Fillon rejouent le duel à front renversé", analyse l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux :

Une stratégie en trois temps. Selon les informations d'Europe 1, Jean-François Copé a élaboré une stratégie en trois temps. Parler aux Français, rallier les barons de l'UMP et s'adresser aux militants. Le premier acte se déroulera lundi soir, au 20 heures de TF1. Plus que jamais, le député-maire de Meaux va endosser son uniforme de président de l'UMP. "Tout est calé, il a scénarisé sa réplique", explique l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux. Sa formule est déjà prête : "je ne veux pas laisser le parti virer à l’extrémisme". Le patron de l'UMP en a donné un avant goût lundi au Figaro. "C'est l'avenir de l'UMP qui est en jeu si on la laisse dériver vers l'extrême droite", a déclaré le député-maire de Meaux, en qualifiant la situation de "grave". "Je pense à nos candidats aux municipales : la banalisation du vote FN peut être ravageuse pour eux, alors qu'à l'inverse, si on refuse les compromissions tout en ne lâchant rien sur la droite décomplexée, on gagnera", a t-il conclu. 

Le deuxième acte se jouera mercredi lors du bureau politique de l'UMP. Le président de l'UMP veut, assure t-il, à Europe 1, "entendre la position de tous y compris celle des amis de François Fillon" pour faire de ce bureau politique "un moment de vérité". L'objectif est surtout de rallier les troupes à une ligne claire, celle du ni-ni, ni PS ni FN, doctrine qu'il a conçue en 2011 avec Nicolas Sarkozy, après le premier tour des élections cantonales de 2011. Le troisième et dernier acte se jouera jeudi. Jean-François Copé s'adressera alors aux militants, via une téléconférence organisée sur Internet et un meeting à Lyon. Ce même jour, le patron de l'UMP a prévu un détour par la circonscription du leader de la Droite populaire Thierry Mariani, l'un des seuls à soutenir le revirement de François Fillon.

Un duel à front renversé. En off, Jean-François Copé ne boude pas son plaisir et explique, l’air faussement navré, que François Fillon, qui dénonçait la "droitisation de l’UMP" s’est mis dans une position "très difficile" avec son revirement sur le FN. Celui qui a subi les foudres de son parti avec sa phrase sur "les pains au chocolat" tient aujourd'hui sa revanche sur son ennemi juré. "Jean-François Copé taclé sur la droite décomplexée se retrouve aujourd'hui à faire la leçon à François Fillon accusé de jouer le jeu du FN", détaille notre éditorialiste. "On rejoue le duel mais à front renversé cette fois", conclut Caroline Roux.