"Sarkothon" : la base est à fond… Lancée il y a seulement 15 jours, au lendemain de l’invalidation définitive des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, la souscription nationale de l’UMP est un joli succès. Le parti de la rue de Vaugirard a déjà récolté plus de 6 millions d’euros sur les 11,5 nécessaires à éponger la dette imputable à l’ex-président. Pour autant, la tâche est loin d’être terminée. Mails de relance aux fichiers de sympathisants, tracts envoyés aux fédérations, militants qui font les marchés et organisent des ventes de gâteaux… la base reste très mobilisée pour ce "Sarkothon". Une motivation qui jure avec la grogne de nombre d’élus.
… Les élus beaucoup moins. Du côté des cadres en effet, on rechigne à mettre la main au portefeuille. Plus d’un tiers des élus n’a ainsi toujours pas envoyé son chèque de participation exceptionnelle, décidé en bureau politique. En coulisses, certains ne cachent plus leur écoeurement. "On était bons à rien pendant sa campagne, et maintenant on est bons à payer ses dettes", tonne ainsi un député.
"Pingre". D’autres vont plus loin et traitent carrément l’ancien président de "pingre". Certes, l’ancien président a fait un chèque de 7.500 euros à l’UMP, soi le montant maximal autorisé pour un don à une formation politique. "Puisqu’il est caution solidaire de l’emprunt, il aurait très bien pu faire un chèque beaucoup plus important à la banque", s’énerve un député. A la direction de l’UMP, on évoque une impossibilité juridique pour expliquer la maigre contribution de Nicolas Sarkozy à l’effort collectif. Mais d’après la majorité des dirigeants de banque qu’Europe 1 a consultés, un accord de gré à gré en pareille situation est toujours possible.