Alphand, Kuster, Margain… Alors que Rachida Dati n’a pas encore fait connaître sa décision, trois élus UMP ont d’ores déjà annoncé qu’ils "rentraient en dissidence" pour les législatives de juin 2012, à Paris.
L’UMP, qui a rendu les arbitrages de sa procédure d’investiture mercredi soir, se retrouve donc flanquée d’au moins trois duels fratricides dans la capitale. Et cela ne pourrait être qu’un début.
Déjà trois duels fratricides
En détail : dans la 14e circonscription donc, David Alphand, 41 ans, conseiller UMP du XVIe arrondissement de Paris, se présentera contre Claude Goasguen, 67 ans, devenu très proche du patron du parti présidentiel, Jean-François Copé. Il est le président, à Paris, de Génération France, le club de Copé.
Avec son maintien, David Alphand estime "prendre au mot" son parti qui avait fait du "renouvellement" des générations, un de ses objectifs. Au nom de ce vœu pieux, il annonce donc qu’il ira "jusqu’au bout".
Rageant contre un "parachutage", Franck Magrain est tout aussi déterminé. Selon lui, son parti "a, une fois encore, foulé au pied les habitants du 12ème arrondissement en faisant le choix d’investir Charles Beigbeder, un milliardaire du 16ème arrondissement". "Après Arno Klarsfeld en 2007 (législatives) et Jean-Marie Cavada en 2008 (municipales), l’UMP manque une fois encore l’occasion d’être représentée par un candidat crédible sur le terrain", a-t-asséné, sur son blog, annonçant sans détour son maintien dans la 8e circonscription.
Quid des femmes ?
Le manque de renouvellement, un parachutage : manquait l’absence de parité dans la capitale. C’est ce dernier point qui désespère Brigitte Kuster. Elue de la capitale, elle aussi, se présenter contre son collègue Bernard Debré dans la 4e circonscription de la capitale, a-t-elle confié à Europe1.fr.
"Basta, cela suffit. Si l’UMP veut m’exclure, je prendrai mes responsabilités", a-t-elle dénoncé, regrettant "le manque de dialogue" au sein de son parti et assurant être "soutenue par bon nombre d’élus de la capitale".
Cette décision illustre "un certain mépris de l’UMP pour les élus de terrain et les femmes dont aucune à Paris n’a reçu l’investiture dans une circonscription gagnable. Entre baronnies à l’ouest et parachutages hasardeux à l’est, où est la stratégie de reconquête de Paris ?", s’est-elle ensuite interrogée dans un communiqué.
Un appel aux "candidatures représailles"
Géraldine Poirault-Gauvin, élue UMP du XVe arrondissement de Paris, partage largement son avis. Elle appelle donc, sur son blog, les femmes de son parti à porter des "candidatures représailles" dans toutes les circonscriptions de Paris acquises à la droite où seuls des hommes ont été investis.
Dans un communiqué elle a dénoncé : "Ils ont osé : zéro femme à l'Assemblée Nationale pour représenter l'UMP à Paris en juin 2012. Sur les 6 circonscriptions acquises à la droite à Paris, 6 hommes investis !".
"On a été très gentilles jusqu'à présent, mais là les femmes vont se fâcher très, très fort, il faut que l'UMP se ressaisisse. Il faut que les femmes aient le courage d'aller plus loin et mettre en difficulté les hommes investis hier soir (mercredi)" par les instances nationales, a-t-elle ajouté.
L'UMP a bouclé mercredi soir sa procédure des investitures pour les législatives de juin et a investi pour Paris seulement 5 femmes sur 18 circonscriptions, aucune d'entre elles n'ayant été placée dans une circonscription favorable à la droite. Les candidatures seront actées définitivement le 28 janvier, lors du Conseil national de l'UMP.