Alain Juppé, la troisième voie pour éviter le match Copé-Fillon ? L'hypothèse d'une candidature de l'ex-ministre des Affaires étrangères à la présidence de l'UMP devient de plus en plus réaliste. Figaro, Atlantico.fr, i-Télé… de nombreux médias, qui tiennent leurs informations de "proches" d'Alain Juppé, assurent que sa décision est déjà prise. Selon les deux premiers, il pourrait même annoncer sa candidature dès la semaine prochaine.
"La forme et l'heure ne sont pas arrêtées, le principe oui", assure en effet un fidèle du maire de Bordeaux cité par le Figaro. "Alain Juppé souhaite que l'UMP se concentre sur ses valeurs fondatrices, se situe clairement face au FN, appelle au rassemblement de toutes les familles qui composent la droite et le centre et ne devienne pas prématurément l’écurie d’un candidat à la présidentielle de 2017", justifie samedi une autre source citée par Atlantico.fr.
Copé ou "cinq années de luttes internes"
C'est qu'Alain Juppé a une véritable carte à jouer : celle de la conciliation et de l'apaisement. Nombreux sont ceux à l'UMP qui redoutent une guerre Fillon-Copé trop violente, qui diviserait à long terme le parti. Et le maire de Bordeaux, de par sa stature et son autorité, apparait aux yeux de beaucoup comme le recours idéal.
"Si le congrès de 2012 (qui doit nommer le prochain chef de l'UMP, ndlr) doit désigner le candidat de la présidentielle en 2017, nous allons au-devant de cinq années de divisions et de luttes internes", a confié au Figaro un autre proche du maire de Bordeaux. "Qui peut croire que le candidat battu au congrès, Copé ou Fillon, laissera le vainqueur mettre l'UMP au service de sa candidature exclusive et ne lui mettra pas des bâtons dans les roues ?"
"Je trouve cette compétition, et j'espère qu'elle ne se transformera pas en confrontation, à la fois inutile et dangereuse. Elle est dangereuse parce qu'elle risque de nous diviser au moment où l'UMP devrait au contraire se rassembler pour faire son travail d'opposition, et d'autre part elle est inutile ", expliquait l'ex-ministre des Affaires étrangères lui-même, vendredi sur France info.
"Ce serait une véritable révolution"
Outre son discours rassembleur, Alain Juppé, qui aura 72 ans en 2017, a également pour lui de ne pas être officiellement candidat à la présidentielle. "Ce serait une véritable révolution pour notre parti. À l'UMP, la seule chose qui compte, c'est le chef. Et sa raison d'être, c'est d'amener ce chef à l'Élysée. Cette fois-ci, avec Alain Juppé, on aurait un homme qui ne se présente pas pour lui-même, pas pour ses ambitions personnelles, mais pour l'intérêt général de sa famille politique", défend un juppéiste contacté par Le Point.
Disposant de moins de réseaux et de popularité que François Fillon et Jean-François Copé, Alain Juppé aura toutefois la tâche difficile. "Il sait qu'il n'a plus son avenir en main, il n'est plus tout à fait dans le jeu, reconnaissait mercredi un fidèle contacté par Le Point, qui y croit tout de même. Il peut gagner, sur un concours de circonstances."