L’INFO. Jean-François Copé et François Fillon ont conclu lundi en début de soirée un accord de "sortie de crise" à l'UMP, après un mois de conflit, selon un communiqué conjoint des deux hommes transmis à l'AFP. Un accord en "sept points", entériné mardi après-midi "à l'unanimité" par le bureau politique du parti et dont Europe1.fr vous détaille le contenu.
• Son préambule. "Outre la sortie de crise, cet accord vise également à jeter les bases d'une profonde réforme des statuts et du règlement intérieur de l'UMP, dont (...) la rédaction datant de 2002 doit être rénovée et modernisée. Cet accord constitue également la base nécessaire à la rédaction de règles visant à l'organisation de primaires permettant la désignation de la candidate ou du candidat de notre formation politique à l'élection présidentielle. (...) Cet accord ne rend plus nécessaire l'initiative visant à consulter les parlementaires sur la sortie de crise".
• Un vote mi-septembre. C’était le principal point de désaccord entre les deux parties. Alors que François Fillon voulait un nouveau vote au printemps 2013, Jean-François Copé plaidait lui pour 2014, après les échéances électorales. Les deux hommes ont finalement coupé la poire en deux. Selon cet accord, "une nouvelle élection à la présidence de l'UMP aura lieu au plus tard avant la reprise de la session parlementaire ordinaire d'octobre 2013 et sera précédée d'une campagne électorale, qui devra se dérouler dans l'intersession" qui s'écoule du 1er juillet au 30 septembre. L'élection pourrait avoir lieu le 15 septembre pour le premier tour.
• Une haute autorité d’organisation du scrutin. Plus question de revivre la campagne précédente, où Jean-François Copé, dirigeant de l’UMP en sa qualité de secrétaire général, avait été accusé d’avoir largement profité des moyens du parti pour mobiliser. Cette fois, "une haute autorité" veillera "à la stricte égalité des moyens alloués par le parti entre les candidats et dirigera et organisera seule tout le processus électoral sans interférence possible de la direction, de son cabinet ou des services de l'UMP". Les conditions d'organisation (pas de procuration, mode d'élection, parrainages, etc.) devront faire l'objet d'un accord soumis à un Conseil national.
• Un comité des rédactions des statuts. Les deux camps ont très vite convenu que les statuts, rédigés en 2002 à la création du parti, avaient été responsables, de par leur flou, de la cacophonie. "Un comité de rédaction" sollicitera 'toutes les sensibilités et les mouvements pour proposer leur réforme et celle du règlement intérieur ainsi que la rédaction des règles liées à l'organisation des primaires pour la présidentielle", indique le communiqué. Ce comité composé notamment des ex-premiers ministres de l'UMP et des partis fondateurs, des ex-présidents des assemblées parlementaires et des anciens secrétaires généraux, membres du mouvement.
• Si Copé se représente, il devra se mettre en réserve. "Le Président de l'UMP et tout membre de l'équipe dirigeante, s'ils sont candidats à cette élection devront se placer en réserve dès le début de la campagne électorale. Le président de l'UMP expédiera les affaires courantes sans intervenir dans le processus électoral. Même période de réserve pour les salariés du parti.
• Une équipe dirigeante collégiale. Outre Jean-François Copé qui sera président de l'UMP jusqu'au nouveau scrutin, avec Luc Chatel comme vice-président délégué et Michèle Tabarot comme secrétaire générale, "une équipe dirigeante sera constituée", peut-on lire dans l'accord. Elle comprendra notamment "un vice-président et une secrétaire générale déléguée", respectivement Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse (qui faisaient partie du ticket Fillon), selon des sources UMP. Le reste de l'équipe dirigeante fonctionnelle devra tenir compte de toutes les sensibilités et motions.
• Le groupe R-UMP dissout en janvier. C’était là une exigence de Jean-François Copé. L'équipe dirigeante UMP sera installée avant le 15 janvier avec réunification des groupes UMP et R-UMP. La dissolution du groupe parlementaire R-UMP, pro-Fillon, devrait donc être actée en janvier 2013.
• Pas d'action en justice. L'un et l'autre avaient laissé planer la menace. Selon l'accord, François Fillon et Jean-François Copé renoncent finalement à toute action en justice. Les deux hommes s'engagent par ailleurs à renoncer à toute action en justice: "Cet accord vaut engagement réciproque, pour le présent et pour le futur, de renonciation à toute procédure contentieuse interne et devant la justice concernant les élections du 18 novembre 2012".