UMP : le bonheur déjà retrouvé ?

ean-François Copé et François Fillon ont conclu lundi en début de soirée un accord de "sortie de crise" à l'UMP, après un mois de conflit
ean-François Copé et François Fillon ont conclu lundi en début de soirée un accord de "sortie de crise" à l'UMP, après un mois de conflit © MaxPPP
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RÉACTIONS - La signature de l'accord Copé-Fillon provoque une joie… teintée de prudence.

L'info. "C'est un accord clair, sans ambigüité qui fait grandir l'UMP", s'est réjoui lundi soir Jérôme Chartier, porte-parole de François Fillon, en annonçant officiellement la signature d'un accord entre les deux rivaux du principal parti d'opposition. L'UMP se réveille donc mardi soulagée, un mois jour pour jour après l'éclatement de la crise. Aucun démenti, aucune volte-face, aucun pas en arrière n'est venu remettre en cause l'accord. Pour l’instant. Peut-on pour autant parler d'unité retrouvée ? Tour d'horizon des premières réactions.

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Ceux qui y croient… mais alors à fond. Dans les deux camps, certains insistent sur le fait que la fracture est déjà réparée. Et personne ne revendique la paternité de l'accord, et donc la victoire. Dans les rangs copéistes, on affirme en effet qu'il "n'y a ni vainqueur, ni vaincu", selon des propos rapportés lundi soir par Le Point. "Je suis heureux, j'ose ce mot", a même déclaré Jean-François Copé, mardi matin sur BFMTV, pour qui l'accord est le fruit du travail du trio François Fillon, Jean-Pierre Raffarin et lui même. Pour François Fillon, c'est une "grande victoire" certes, mais pour "les militants de l'UMP, qui réclamaient une solution démocratique", se réjouit-il sur Twitter.

"Personne ne peut revendiquer une quelconque victoire. Il y a une fin de crise, une sortie de crise. Il n'y a pas de petits arrangements entre amis. Tous les adhérents et militants qui se réjouissent de l'accord ont été entendus et respectés tous les parlementaires ont été entendus", s'est enthousiasmé Jérôme Chartier dans une longue diatribe. Lui n'hésite plus à parler de "sortie pas le haut" et assure qu'il n'y aura "plus jamais de pareille crise" à l'UMP.

Les prudents. "Je pense qu'il y a un parti qui gagne la paix et que tous les deux avaient intérêt à sortir de la prison dans laquelle il s'étaient enfermés", s'est réjoui mardi l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur Europe1. Mais "pour retrouver la confiance, il va falloir respecter la parole donnée", a encore prévenu le sénateur de la Vienne car "cet accord peut redonner l'espoir aux militants et surtout aux électeurs". "Les égos sont dévorants et je suis content que tout cela se soit apaisé", a-t-il enfin ajouté.

"Il faut une UMP ouverte, qui prépare une mutation profonde afin que ne se renouvelle pas la crise catastrophique", a réclamé, quant à lui, Bernard Accoyer, mardi sur i>Télé. "Personnellement", ce dernier n'est "pas du tout sûr" qu'il faille réélire un président du parti, car "on risque de retomber dans le même problème"."L'accord JFC/FF, c'est Noël à l'UMP avec une semaine d'avance. Tout le monde est de retour dans la crèche : le bœuf, l'âne, le mouton autour du petit Jésus", écrit également le député des Alpes-Maritimes Lionnel Lucas, dans une métaphore... qui fleure bon l'ironie.

Encore des réflexes de bataille. Et si aucun camp ne revendique la paternité de l'accord, certains insistent toutefois sur le rôle de... leur mentor. "L'UMP retrouve son unité. Merci à François Fillon d'avoir livré ce combat pour la vérité et pour la crédibilité de notre famille politique", twitte ainsi le directeur de campagne de François Fillon, Eric Ciotti. Dans l'entourage copéiste cité par Le Point, on rappelle également que c'est bien Jean-François Copé le président du parti. "Enfin, pour la première fois, François Fillon reconnaît que Jean-François Copé a été élu le 18 novembre. Le reste n'est que de l'emballage", souffle-t-on. Sur BFMTV, Jean-François Copé lui même s'est employé à préciser ses propres efforts : "j'ai proposé une avancée".

L'accord parviendra-t-il vraiment à sortir l'UMP de la "crise ubuesque" déplorée encore lundi après-midi par Alain Juppé ? Les deux camps rivaux doivent tenir jusqu'à septembre 2013, date décidée pour nouveau vote, pour ne pas le faire exploser.