• Le contexte. Nicolas Sarkozy est bien décidé à siffler la fin de la récréation. S’il ne s’exprime toujours pas publiquement, l’ancien président de la République tire désormais les ficelles en coulisses, "déterminé" qu’il est, selon ses proches, "à préserver l'unité de sa famille politique". Mardi, alors que François Fillon a créé un groupe autonome à l’Assemblée, l’ex-chef de l’Etat est cette fois, toujours dans l’ombre, passé à l’action. Il a commencé par multiplier les coups de fil dans la matinée, avant de dicter la marche à suivre aux belligérants.
• La menace, dans le texte. Selon les informations d'Alexandre Kara, chef du service politique d'Europe 1, Nicolas Sarkozy a sermonné tour à tour Jean-François Copé et François Fillon. "Vous êtes aveuglés par vos querelles. Tout est préférable à une scission", leur a-t-il dit. En colère, l'ancien président a posé un ultimatum aux deux frères ennemis. "Vous vous rencontrez et vous trouvez une solution. Sinon, c'est moi qui m'en charge".
• Il convoque une rencontre. Pour Nicolas Sarkozy, la sortie de crise devait passer par "le rétablissement immédiat d'un dialogue constructif", selon ses proches. Ni une, ni deux, à sa demande, Jean-François Copé et François Fillon se sont donc vus entre 14h30 et 15 heures à l’Assemblée nationale. Selon Atlantico, l’ancien chef de l’Etat avait même menacé les deux hommes, s’ils ne se rencontraient pas, d’envoyer dans la soirée un communiqué mettant en doute leurs capacités d’homme d’Etat.
• Il pose ses conditions. L’ultimatum de Nicolas Sarkozy s’est accompagné de trois conditions, toujours selon Atlantico. D’abord que François Fillon accepte que Jean-François Copé reste président de l’UMP le temps qu’une éventuelle élection soit organisée. Ensuite que les militants soient consultés au sujet d’un nouveau vote. Et si nouveau vote il y a, qu’il soit organisé avant mars 2013.
• Les adversaires au garde-à-vous. Pendant la rencontre entre Jean-François Copé et François Fillon, le président contesté de l’UMP a proposé à son adversaire d’organiser un référendum auprès des militants pour décider s’il fallait revoter ou non. Soit la solution proposée par Nicolas Sarkozy. François Fillon en a accepté le principe, mardi soir. A la condition qu'une "direction collégiale" provisoire soit mise en place. Il y a là à l'évidence une porte de sortie... mais la page des divergences n'est pas tournée.
• Le dilemme de Sarkozy. La guerre Copé-Fillon a bouleversé le calendrier de Nicolas Sarkozy. L’ancien président voulait s’astreindre à une diète médiatique au moins jusqu’aux élections municipales de 2014, et il est finalement obligé de réapparaître sur la scène politique plus vite que prévu. Un de ses proches résume la situation : "en intervenant, il prend le risque d’apparaître comme le véritable patron de l'UMP, mais s’il s’était abstenu, les militants lui en auraient voulu de pas avoir sonné la fin de la récréation."