L'INFO. En pleine guerre des ambitions et à quelques mois de son Congrès pour désigner son nouveau président, l'UMP risque encore de se déchirer mardi lors de son bureau politique. Au menu de la réunion qui se déroulera, à huis clos, un sujet hautement explosif : les comptes du parti qu'on sait déjà dans le rouge.
"Savoir où on va". Cet audit a été commandé il y a un mois par le triumvirat François Fillon, Alain Juppé, et Jean-Pierre Raffarin au lendemain du départ forcé de Jean-François Copé. Il avait été annoncé par François Fillon, le 11 juin, sur Europe 1. "Cette décision est nécessaire pour savoir où on met les pieds, où on va, si le parti peut être redressé", avait alors expliqué l'ancien Premier ministre, ajoutant qu'il était impossible de savoir quel était le montant exact de la dette de l'UMP. Le cabinet Advolis, en charge de l'audit, a pour mission de donner "une photographie" de la situation financière du parti pour "savoir où en est la boutique", explique t-on au siège de l'UMP.
80 millions d'euros de dette. Selon les informations recueillies par l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux, ce qui est sorti dans la presse sur l’épouse de Jean-François Copé ou le salaire de certains collaborateurs de l’UMP ne figure pas dans l’audit. Le rapport complet présente les grands équilibres financiers de l’UMP, ainsi que des préconisations pour assainir les comptes. Et, premier soulagement pour le parti d'opposition : l’audit ne préconise pas de plan social. Le chiffre de la dette est, lui, à peu de chose près celui qu’avait communiqué Jean-François Copé : 80 millions d’euros.
Beaucoup de frais de com'. Selon des documents qu'a pu consulter l'AFP, la ligne "propagande et communication" de l'année électorale 2012 affiche à elle seule 33,329 millions d'euros. Il s'agit de l'année où l'UMP aurait pris en charge des dépenses de campagne, notamment des meetings de Nicolas Sarkozy, selon les affirmations de la société Bygmalion et de l'ancien directeur adjoint de campagne, Jérôme Lavrilleux (10 à 11 millions selon Bygmalion).
Bientôt sans domicile fixe ? Selon une enquête menée par Europe 1, l'UMP a déjà du mal à rembourser ses dettes. Après la dernière élection présidentielle, le parti a emprunté 55 millions d’euros. Autrement dit, la moitié du budget du parti - qui tourne autour de 30 millions d’euros – sert aujourd'hui à payer les créanciers. Et c’est le siège de la rue de Vaugirard, à Paris, - lui-même en cours de remboursement - qui sert de garantie. Autrement dit, si un jour l’UMP se retrouve en défaut de paiement, le parti pourrait se retrouver… à la rue.
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