Le "rassemblement", maître-mot de Nicolas Sarkozy depuis son élection à la présidence de l'UMP, c'est parler à tous les âges. C'est dans cet esprit que le nouveau patron du parti a réuni, mercredi soir, les responsables des Jeunes populaires. Une résurrection, puisque les "Jeunes pop" étaient tombés dans un profond sommeil depuis la guerre interne entre Jean-François Copé et François Fillon en 2012.
"Un fer de lance". En présence de Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez, respectivement numéros 2 et 3 de l'UMP, Nicolas Sarkozy a donné sa vision de ce que doivent être les Jeunes populaires : une force d'action, qui doit être "un fer de lance du nouveau parti", selon le communiqué officiel. "Il veut que nous fassions des choses beaucoup plus innovantes", rapporte un participant.
Engranger des adhésions. Pas question, donc, de tourner des "lipdubs" - comme celui qui avait suscité l'hilarité du web en 2009. En réalité, Nicolas Sarkozy compte plutôt sur des recrutements. Un objectif en phase avec sa volonté d'atteindre 500.000 adhérents de l'UMP d'ici à 2017. Ça tombe bien : tout adhérent aux Jeunes populaires devient également membre de l'UMP. "Aujourd'hui, nous en avons autour de 20.000", affirme Stéphane Tiki, qui a été désigné mercredi pour assurer la présidence de l'équipe provisoire des Jeunes populaires. Mais à la direction de l'UMP, on en compte deux fois moins… Signe qu'il y a du pain sur la planche pour remobiliser les troupes.
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La réflexion sur l'organisation et le rôle des Jeunes pop' nouvelle version sera menée dans les prochaines semaines, notamment dans le cadre de la commission des statuts de l'UMP, supervisée par Nathalie Kosciusko-Morizet (photo). Une première réunion a eu lieu jeudi. Principaux sujets discutés : le financement du mouvement et la gouvernance.
Un budget à négocier. Côté porte-monnaie, le budget 2015 de l'UMP, révélé mercredi par Europe 1, prévoit 10.000 euros pour les Jeunes populaires. Largement insuffisant aux yeux de ses membres. Antoine Sillani, responsable des jeunes UMP du Nord, se rappelle du campus organisé fin août au Touquet : "rien que pour ça, on a dû débourser 14.000 euros, sans aucune aide du parti au niveau national. Ce n'est pas normal".
"Cette somme inscrite est une base pour de premières actions", indique à Europe 1 le nouveau trésorier de l'UMP, le député Daniel Fasquelle (photo). "J'ai demandé aux Jeunes populaires une proposition de budget, et il n'est pas impossible de revoir cette enveloppe à la hausse fin janvier, à partir d'objectifs chiffrés, et notamment le nombre de nouveaux adhérents". L'obligation de résultat est donc clairement affichée. "On ne financera que des dépenses utiles. La priorité est l'action militante", précise Daniel Fasquelle. Les Jeunes pop' seront récompensés au mérite, puisqu'il est question de répartir les recettes engrangées entre les fédérations en fonction du nombre de recrutements.
Une volonté d'autonomie. Autre point à négocier d'ici au printemps : le positionnement du mouvement par rapport à l'UMP. "La volonté de Nicolas Sarkozy, c'est qu'il y ait une autonomie", explique Jonas Haddad, membre du bureau des Jeunes populaires. "Autonomie, mais pas indépendance", précise Stéphane Tiki. "Mon souhait est que les jeunes soient autonomes, mais restent très connectés au parti". "Il faut qu'on prenne plus de risques, qu'on parle à des publics différents", insiste de son côté Aurore Bergé, une proche de NKM. "Et pour cela, il faut façonner un discours un peu différent de celui du parti, pour qu'on serve d'aiguillon".
D'ici au printemps, les Jeunes pop' devront se doter d'un leader. Avec cette question cruciale : ce futur président doit-il être élu par les membres du mouvement, ou désigné par Nicolas Sarkozy ? En 2010, la réélection de Benjamin Lancar avait eu lieu dans un climat délétère. Stéphane Tiki est malgré tout favorable à un vote interne, mais "nous prenons les choses les unes après les autres", temporise-t-il. Officiellement, personne n'est candidat déclaré au poste. Mais en coulisses, les prétendants ne manquent pas.
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