UMP : thérapie de groupe pour Copé

© MaxPPP
  • Copié
Fabienne Cosnay avec Aurélie Herbemont et AFP , modifié à
REPORTAGE - Lors d'un meeting à Chartres, lundi soir, il s'est confronté aux militants.

Le meeting s'est vite transformé en séance de psychothérapie de groupe. Lundi soir, à Chartres, Jean-François Copé, président proclamé d'un parti divisé, a pu constater à quel point les militants UMP étaient déboussolés. Avant même sa prise de parole, on pouvait entendre des bravos mêlés à des huées et sifflets dans la salle.

Copé ne "veut pas se voiler la face"

Pas de quoi déstabiliser Jean-François Copé. Celui qui "ne veut pas se voiler la face" a réaffirmé son opposition à un nouveau vote, comme le réclame François Fillon, estimant que "le plus important", "dans les 15 mois qui viennent", était de "se mettre ensemble pour gagner les élections municipales" en 2014.

 "Je serais élu pour 200 ans, je dirais 'oui c'est un problème'. Le mandat, c'est trois ans et je prends l'initiative de moi-même de le réduire par deux. Mais ceux qui me combattent disent 'non, c'est pas assez, il faut qu'on revote tout de suite parce que t'as gagné, c'est pas normal", a lancé Jean-François Copé, face à quelque 250 militants.

"Etre le patron de l'UMP, c'est un métier, comme disait Chirac…"

 

 

"Je peux comprendre que, depuis Paris, ce qui compte c'est d'avoir le poste pour la suite, pour 2017. Je ne suis pas fou (...) Mais être le patron de l'UMP, c'est un métier, comme disait Chirac, un chef c'est fait pour cheffer, c'est pas juste avoir la tête dans les étoiles et attendre qu'on vous apporte votre destin sur un plateau (...) Je suis plutôt connu pour être un bon organisateur", s'est auto-félicité le président proclamé de l'UMP.

"Et comment va Nicolas Sarkozy ?"

Place ensuite à la séance de psychothérapie de groupe. Invités à prendre la parole, certains militants ont dit ce qu'ils avaient sur le cœur. Sans prendre de gants. "Votre élection, aujourd'hui, je ne peux pas l'accepter. C'est un genre de putsch que vous avez commis !", lâche un militant accueilli par des "Ohhh" de réprobation des copéistes. "Les mots sont blessants, c'est ainsi", lui répond Jean-François Copé, visiblement un peu déstabilisé.

"Vous avez commis un genre de putsch !" :

 

Une militante d'un certain âge, qui se revendique gaulliste, regrette cette "bataille de chefs" car "c'est un peu la chienlit"."Pourquoi on n'a fait pas un vote par minitel ? Euh, par Internet, pardon", interroge une autre militante, pro-Copé, provoquant l'hilarité générale dans la salle.

Après deux heures de discussions animées, un militant demande à Jean-François Copé : "Et comment va Nicolas Sarkozy ?". "Il est bien malheureux de tout ce qui se passe", lui répond le président proclamé de l'UMP. "De toute façon, on trouvera une solution", promet-il.