La phrase. "Ça ne me choquerait pas que le transitoire soit un peu plus long. Si la nouvelle élection était repoussée après les municipales, ça ne serait pas dramatique". La phrase est signée Thierry Mariani, mais d’autres auraient tout aussi bien pu la prononcer. Car à l’UMP, l’idée d’un nouveau vote en septembre 2013, en vertu de l’accord passé entre Jean-François Copé et François Fillon après quatre semaines de crise interne, n’enchante plus vraiment les foules. La perspective des échéances électorales, en mars 2014, semble plus préoccupante "Tout le monde a un peu le nez dans les municipales. Et je n'ai pas vu un militant qui m'a dit ‘Chic, quand est-ce qu'on revote?’", confirme le député des députés de l’étranger.
>>> L’hypothèse est d’autant plus probable que, une fois n’est pas coutume, les deux camps semblent d’accord.
• Les arguments des pro-Copé. Pour ceux qui ont soutenu Jean-François Copé, comme Thierry Marani, le président de l’UMP est désormais légitime et installé. Et un nouveau scrutin à six mois des municipales pourraient désorganiser un parti qui n’en a pas vraiment besoin. "S’il parvient à faire le job, tout en maintenant l’unité de la famille, quel intérêt aurons-nous à rejouer une élection? Surtout à six mois des municipales", résume un parlementaire dans Le Parisien. "Ça se passe plutôt bien, tout le monde travaille bien ensemble", abonde Thierry Mariani. "Il est plus important de savoir le score qu'on fera à Paris et à Marseille que de relancer une nouvelle campagne interne", a-t-il argué.
• Les arguments des pro-Fillon. En vertu de l’accord de sortie de crise passé le 17 décembre entre les deux rivaux, les partisans de François Fillon se sont vus distribuer des rôles de premier plan, bien que doublonnés avec un copéiste, à l’UMP. Une victoire en bonne et due forme de Jean-François Copé en septembre pourrait les priver de ces fonctions. "Si Fillon n’est pas candidat en septembre, comme c’est très probable, Copé gagnera la présidence haut la main et les fillonistes qui viennent d’être nommés aux postes clés se retrouveront sans rien", lâche un ancien ministre de Sarkozy.
L’ancien Premier ministre semble d’ailleurs avoir déjà tourné la page. François Fillon a reçu mercredi les parlementaires qui l’ont soutenu pour leur faire part d’un désir de "dialogue direct" avec les Français. Autrement dit, le député de Paris s’apprête à arpenter le terrain. Avec en tête son unique objectif : la présidentielle de 2017.
• Les arguments communs. Organiser une nouvelle élection, c’est organiser une nouvelle campagne. Et la dernière en date n’a pas franchement laissé un bon souvenir à l’UMP. "Fillon comme Copé ont besoin de se reconstruire. Ils ont donc tout à perdre" d'un nouveau duel dévastateur, précise un leader du parti sur FrancetvInfo. Et comme François Fillon ne se représentera pas, une troisième personnalité pourrait se révéler pendant les débats et gagner elle aussi ses galons de présidentiable. Et ça, ni Copé ni Fillon ne le souhaitent.