Le ciel judiciaire de Dominique de Villepin s'est dégagé mercredi matin avec sa relaxe complète dans l'affaire Clearstream - même si les allégations de Robert Bourgi planent encore. Du côté de la politique, l'ancien Premier ministre entretient le mystère sur un éventuel retour et une candidature à la présidentielle de 2012. Mais pour les observateurs, cette hypothèse semble de moins en moins crédible.
Des sondages au plus bas
Car, s’il affiche sa détermination à poursuivre coûte que coûte son combat politique, Dominique de Villepin reste au plus bas dans les sondages. L'opinion semble lassée de ses envolées lyriques. Résultat, les études le créditent d'à peine 2 à 4% des intentions de vote.
Et si Dominique de Villepin décide de s'engager dans la campagne pour gêner un autre candidat de droite, il lui manque encore une équipe et des moyens. Il n'a pas d'argent pour lancer une éventuelle campagne et partir à la recherche des 500 parrainages d'élus. De plus, son agenda ne ressemble pas à un emploi du temps de futur candidat : aucun déplacement de terrain n'est prévu, pas plus que d'université de rentrée.
Une équipe clairsemée
Quant à son équipe, elle est de plus en plus réduite. Dominique de Villepin est lâché de toutes parts. Son parti, République Solidaire, est déserté : Bruno Lemaire, Marie-Anne Montchamp et Georges Tron ont été attirés dans les filets de Nicolas Sarkozy et le porte-parole du mouvement, Daniel Garrigue, a démissionné, dénonçant un manque de concertation sur le projet politique du parti.
Dernier départ en date, celui du député du Finistère, Jacques Le Guen qui a annoncé sa démission quelques heures à peine après la relaxe de Dominique de Villepin. "Depuis plusieurs mois, je ne me sens plus en phase avec les propositions du mouvement sur des sujets majeurs", a-t-il expliqué. "Et je ne veux, à aucun moment, porter la responsabilité morale de l'élimination du candidat de notre famille à l'élection présidentielle."
Réconciliation avec l'UMP ?
Néanmoins, une autre solution s'offre à Dominique de Villepin : un ralliement à l'UMP, comme le lui a proposé Jean-François Copé. Si Dominique de Villepin décide de faire la paix avec l'UMP, deux options sont envisageables : une candidature aux législatives, sur la circonscription des députés de l'étranger, que Christine Lagarde, partie au FMI, ne briguera pas ou une mission à l'ONU sur la Libye, avec le soutien de l'Elysée.
Enfin, si Dominique de Villepin décide de ne pas revenir en politique, il pourra en tout cas continuer de s'occuper de son cabinet d'avocat, puisqu'il a prêté serment en janvier 2008 - en pleine tourmente Clearstream...