Un début de campagne "nauséabond"

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Hélène Favier , modifié à
Guigou (PS) et Morano (UMP) ont regretté, sur Europe 1, une campagne de "boules puantes".

"Nauséabond", "écoeurant", "scandaleux". Elisabeth Guigou avait choisi ses mots, mercredi soir sur le plateau d’Expliquez-vous, l’émission politique d'Europe 1 et I-Télé, pour décrire le climat politique de pré-campagne électorale qui règne en France.

Règlements de compte par" justice interposée"

A huit mois de la présidentielle, la député PS a dénoncé une ambiance "écoeurante", à l’heure où "des responsables de haut niveau sont en train d'essayer de se tuer par justice interposée", a-t-elle asséné après avoir évoqué l’affaire Clearstream et le dossier Bourgi.

Dans cette première affaire Clearstream, Dominique de Villepin vient d’être relaxé. Mais l’ex-Premier ministre doit désormais faire face aux accusations de l'avocat Robert Bourgi, un proche de Nicolas Sarkozy qui assure, dans plusieurs médias, que Dominique de Villepin et Jacques Chirac avaient l'habitude, entre 1995 et 2005, de recevoir de fortes sommes en espèces de dirigeants africains.

"C’est quand même incroyable qu’un émissaire absolument sulfureux, qui était dans l’intimité du pouvoir, que Nicolas Sarkozy a décoré en le tutoyant, qui était dans son entourage, puisse proférer impunément ces accusations", a-t-elle estimé avant de poursuivre : "Quand on a des révélations à faire. On va les faire devant la justice".

"Des proches du pouvoir violent les lois de la République"

"Il n’y a pas que ce scandale-là", a-t-elle ajouté. Il y a aussi "ces responsables au pouvoir qui se permettent d’espionner des journalistes",  a asséné l’ex-Garde des Sceaux, revenant sur les révélations d’espionnage du journal Le Monde au moment de l'affaire Bettencourt. "Nous sommes vraiment dans un climat nauséabond avec des responsables du pouvoir ou proches du pouvoir qui se permettent d’ignorer ou de violer les lois de la République", a-t-elle conclu espérant que ces agissements "soient derrière nous".  

"Je m’étonne qu’ Elisabeth Guigou prennent ces allégations pour argent comptant", a regretté Nadine Morano, également sur le même plateau. "Dans un Etat de droit, quand on veut porter des accusations, on saisit la justice", a martelé la ministre déléguée à l'Apprentissage et à la Formation professionnelle.

Mais la ministre UMP a ensuite rejoint la socialiste pour dénoncer le climat de pré-campagne. "Ces rumeurs, ces allégations, n’apportent rien", a-t-elle regretté. "On n’entrera pas dans cette campagne avec des boules puantes", a-t-elle espéré. 

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