L'UMP appelle-t-elle à battre Ségolène Royal à La Rochelle ? C’est en tout cas le message à peine voilé de Dominique Bussereau, président UMP du conseil général de Charente-Maritime. Lundi sur Twitter, l’ancien ministre des Transports a, en effet, appelé au rassemblement derrière "le candidat de terrain" à La Rochelle, une expression que le dissident PS Olivier Falorni (28,9%) utilise à l’envi pour se définir. Arrivé second au premier tour, ce dernier refuse toujours de se désister face Ségolène Royal (32% des voix).
Bussereau appelle ouvertement à voter Falorni
Appel aux Rochelais et aux Rétais pour un rassemblement Charentais-Maritime derrière le candidat de terrain— Dominique Bussereau (@Dbussereau) June 11, 2012
"Entre un candidat Charente-Maritime et une intruse, j'appelle à voter en tant que président du conseil général pour le candidat de terrain et local qui représente le mieux la Charente-Maritime", a encore insisté Dominique Bussereau, quelques minutes après son tweet rageur. "C'est une position claire, nette : j'en ai parlé à mes collègues parlementaires, on est tous sur la même ligne, c'est la position classique des Charentais-Maritime quand il y a un événement qui nous agresse".
Le patron de l'UMP Jean-François Copé n'a pas désavoué l’ancien ministre. Interrogé sur Europe 1, il s'est contenté de préciser : "Dominique Bussereau a dit ce qu'il en était au plan local. Moi, j'ai tendance à penser que c'est une affaire interne au PS".
En somme, avec ce front anti-Royal, "Olivier Falorni se ferait élire avec un autre électorat que celui de gauche", a commenté aussitôt le député Bruno Le Roux. Tout comme Martine Aubry, ce très proche de François Hollande exhorte le dissident socialiste à se retirer, rappelant qu'il est dans la tradition socialiste que le candidat de gauche, distancé au premier round, se désiste pour le gagnant.
François Hollande doit-il aussi intervenir pour sauver le soldat Royal ? "Tout le monde doit intervenir, sauf le président de la République", a répondu Bruno Le Roux.
Le cas Royal inquiète le PS
Des appels restés lettre morte. Olivier Falorni a confirmé qu'il maintiendrait "bien évidemment" sa candidature face à Ségolène Royal. La présidente de la région "veut être candidate unique au 2e tour : ça c'était du temps de l'URSS, pas dans la France du XXIe siècle", a-t-il asséné sur Europe 1.
Un échec de Ségolène Royal, qui brigue la présidence de l'Assemblée nationale sous le regard bien veillant du Premier ministre, serait retentissant pour le PS. En fin de matinée, la candidate a appelé ses électeurs à "ne pas mélanger leurs voix aux voix sarkozystes".