Le rassemblement des centres est donc en marche à l'Assemblée. Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, a annoncé mardi la création d'un nouveau groupe centriste, l'Union des démocrates et indépendants (UDI). Ce dernier rassemble des indépendants, des radicaux et des centristes et comprend déjà 17 membres, a précisé l'ancien ministre de l'Ecologie, en expliquant qu'il avait vocation à accueillir d'autres parlementaires. Mercredi matin sur Europe1, Jean-Louis Borloo a assuré avoir rallié cinq membres de plus "dans la nuit", ce qui porte à 22 le nombre de députés à avoir rallié ce groupe.
Borloo patron du groupe
Parmi ses premiers membres, l'UDI compte notamment les cinq "dissidents" du Nouveau centre qui s'étaient rattachés avant les législatives à une nouvelle association, l'Urcid, créée avec le Parti radical pour notamment recevoir les fonds de l'aide publique due aux partis. Il s'agit des anciens ministres François Sauvadet et Maurice Leroy, de Jean-Christophe Lagarde, numéro 2 du Nouveau centre, et des députés André Santini et François Rochebloine.
Le président du Parti radical a été élu président de ce nouveau groupe, lors de la première réunion qui s'est tenue à l'Assemblée, puis au cercle républicain. Il sera épaulé par François Sauvadet, élu premier vice-président de l'UDI.
Jean-Louis Borloo s'est dit "heureux" de la création de ce nouvel ensemble qu'il juge "indispensable". "La France avait besoin d'un groupe qui s'attache aux valeurs de la République, qui se situe clairement dans l'opposition et travaille avec l'autre groupe d'opposition (l'UMP, ndlr)", a-t-il expliqué. Le député du Nord s'est également félicité de mettre "un terme aux divisions en réunissant des centristes et des radicaux. J'espère que ce groupe va maintenant croître et embellir", a-t-il lancé.
Le Nouveau centre rejoint le groupe
Un appel qui n'est pas resté vain. Dans la foulée, les sept députés du Nouveau centre, proches d'Hervé Morin ont décidé de rejoindre l'UDI, a indiqué mardi le député Philippe Vigier, porte-parole du parti. Le député d'Eure-et-Loir n'a en revanche pas souhaité commenter la rivalité qui a opposé Hervé Morin aux cinq "dissidents" de son parti qui ont co-fondé le nouveau groupe avec Jean-Louis Borloo. Hervé Morin ne devrait cependant pas appartenir à cette nouvelle formation.
Au soir du second tour des législatives, l'ancien ministre de la Défense Hervé Morin avait exprimé sa confiance dans la capacité de sa formation de constituer un "groupe parlementaire indépendant" dont il pensait prendre la tête. Mais avec seulement sept députés proche de lui, le président du Nouveau centre n'était pas en position de créer un groupe autonome (15 députés) ni d'imposer son hégémonie au reste de la famille centriste.
En conflit ouvert avec les anciens ténors de son parti, dont François Sauvadet et Jean-Christophe Lagarde qui s'étaient opposés à sa candidature à la présidentielle, Hervé Morin avait assuré qu'il ne travaillerait plus avec ces hommes dont il dénonçait "la duplicité".