La France réfléchit à un éventuel retrait de ses troupes d'Afghanistan avant la date prévue de 2014. C’est ce qu’a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères sur France 24. Alain Juppé a assuré qu’après la mort du chef d'Al-Qaïda, "le calendrier pourrait être un peu avancé", avant d’ajouter : "c'est l'une des options auxquelles nous allons réfléchir. Bien sûr".
"Pas vocation à rester indéfiniment en Afghanistan"
"Nous y réfléchissons avec nos alliés et avec tous ceux qui sont sur le terrain. Nous n'avons pas vocation à rester indéfiniment en Afghanistan. Le président de la République l'a dit à plusieurs reprises. Il y a une période de transition", a-t-il rappelé sur France 24. "Les Américains y réfléchissent aussi, d'ailleurs", a-t-il ajouté.
Dans le sillage de la mort d'Oussama ben Laden, tué lors d'un raid des forces américaines au Pakistan, socialistes, verts et communistes ont de nouveau réclamé un retrait des soldats français d'Afghanistan. "J'ai écouté les socialistes qui nous disent qu'il faut partir et, quand on leur demande quand, ils deviennent extrêmement vagues", a dit Alain Juppé. "Parce que tout le monde est bien conscient qu'un retrait rapide, immédiat, précipité pourrait complètement déstabiliser la situation", a assuré le ministre.
Une majorité de Français pour le retrait
55% de Français se disent favorable au retrait des troupes françaises d'Afghanistan, selon un sondage BVA publié jeudi dans 20 minutes. 43% penchent pour qu'elles restent.
A l'Assemblée nationale mardi, le chef de la diplomatie française avait indiqué que la France allait "prendre le temps de la réflexion, de l'analyse pour voir les conséquences à tirer sur les prochains mois de ce qui vient de se passer".
Lors du sommet de Lisbonne, à l'automne dernier, les alliés s'étaient mis d'accord sur un retrait progressif de leurs soldats d'Afghanistan d'ici à 2014. La France compte environ 4.000 hommes sur le terrain afghan. 56 militaires français ont trouvé la mort depuis 2001.