"Un soutien mesuré" pour François Hollande : les résultats du premier tour des législatives sont ainsi résumés dans la presse de lundi, qui note une absence de "vague rose" et surtout une démobilisation record des électeurs.
"La déconfiture de la droite"
Avec 42,77%, "l'abstention record au premier tour des élections législatives confirme que nous ne sommes décidément plus en 1981", estime Etienne Mougeotte dans Le Figaro. "L'élection de François Hollande le 6 mai n'a pas enclenché un phénomène d'enthousiasme et donc d'amplification comparable à l'élection de François Mitterrand en 1981", ajoute le directeur du quotidien conservateur.
Libération préfère logiquement retenir le score du PS et de ses alliés (46,77% contre 34,07% pour l'UMP et les siens). Nicolas Demorand y évoque "une gauche forte et largement en tête" qui donne à François Hollande "les moyens d'agir". "Le PS demeure le mastodonte de la gauche", résume le directeur de rédaction du quotidien de gauche. L'éditorialiste estime par ailleurs que le score des législatives constitue "une petite bérézina" pour l'UMP, et évoque "la déconfiture de la droite".
Même tonalité dans L'Humanité où, pour Patrick Apel-Muller, "les électeurs ont confirmé leurs choix de l'élection présidentielle en mettant de nombreux candidats socialistes en situation de battre les députés UMP sortants". Selon l'éditorialiste, les "hiérarques de la Sarkozie" peuvent seulement "parier sur le lot de consolation d'un solide groupe d'opposition à l'Assemblée".
"Pas de vague rose"
Dans Les Echos, Jean-Francis Pecresse résume assez bien la tonalité générale des commentaires en soulignant "un soutien mesuré au président". "A peine un mois après une victoire plus serrée que prévu à la présidentielle, il n'y a pas eu hier de vague rose, et même une décrue inédite de la mobilisation citoyenne", analyse l'éditorialiste du quotidien économique.
"Point de vague rose à l'horizon. Point d'une France qui, au lendemain de l'échec de Nicolas Sarkozy, aurait basculé dans une euphorie excessive, dans une frénésie socialiste sans retenue", renchérit Philippe Palat dans le Midi libre.
"Elle est où la vague ? Eh bien, elle est plus encore que d'habitude, dans l'abstention des électeurs", ironise Jacques Camus dans les colonnes de La République du Centre. Pour Jean Levallois aussi, dans La Presse de la Manche, "une abstention en forme de déferlante et une vaguelette rose résument assez bien le scrutin d'hier".
Forte démobilisation
De son côté, Bruno Dive dans Sud-Ouest juge "que la démobilisation a touché tous les camps". Il reste que les électeurs "n'ont pas changé d'avis et accordent au parti du président et à ses alliés un net avantage et les moyens de mener sa politique", retient Didier Louis du Courrier picard. "Le chèque n'est pas en blanc, il est vrai, mais les Français ont bel et bien signé un à-valoir à François Hollande", ajoute Daniel Ruiz dans La Montagne.
C'est donc un "pari tenu pour la majorité de gauche", écrit François Ernenwein dans La Croix, et "l'objectif de François Hollande d'obtenir une majorité cohérente semble pouvoir être tenue". "A la condition expresse de transformer l'essai dans une semaine", insiste Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi. Il semble acquis que "François Hollande disposera d'une majorité ; reste à savoir exactement laquelle", relève Michel Urvoy dans Ouest-France. Dans L'Alsace, Francis Laffon met avant le futur "atout considérable" de François Hollande : "le Palais du Luxembourg étant déjà acquis à la gauche, il disposera de la majorité, aussi bien au Sénat qu'à l'Assemblée nationale".