Le Conseil de sécurité des Nations unies a enfin trouvé un compromis pour le Darfour... Une force "hybride", commune à l'Onu et à l'Union africaine (UA), aura pour mission de faire cesser les violences dans cette région, où, selon les experts, 200.000 personnes ont été tuées et plus de deux millions d'autres chassées de leurs foyers depuis 2003. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, qui a mené pendant plusieurs mois les négociations avec Khartoum, a qualifié la résolution d'"historique et sans précédent". Cette résolution a été approuvée mercredi matin par le Soudan qui s'engage de son côté à respecter ses engagements. Les Etats-Unis menaçaient de toute façon de sanctionner le Soudan s'il ne s'y conformait. La résolution 1769 fait référence au chapitre VII de la Charte de l'Onu et autorise les soldats et policiers à recourir à la force en situation de légitime défense, pour assurer le libre mouvement des organisations humanitaires et pour protéger les civils. Le texte, qui a été édulcoré à plusieurs reprises, ne permet plus à la force hybride de saisir et de détruire des armes illégales. Elle n'a plus que pour mission de surveiller ces armements. Le texte autorise précisément l'envoi d'un maximum de 19.555 soldats et 6.432 policiers civils, qui s'ils sont effectivement déployés, constitueront la plus importante force de maintien de la paix dans le monde. Le secrétaire général de l'Onu a également appelé mardi les Etats membres à envoyer rapidement des troupes "compétentes". Une demande relayée par la France notamment. Paris a d'ores et déjà proposé de fournir des soldats pour cette force internationale. Mais l'essentiel des troupes viendra en fait des pays africains. Pour Bernard Kouchner, c'est d'ailleurs le signe d'un renouveau. Le ministre des Affaires étrangères françaises estime "qu'il y a un phénomène très nouveau, très important, c'est que les Africains veulent s'occuper des affaires des Africains". L'Union européenne a aussi dit envisager de participer à cette force internationale.