Une nouvelle défection qui fait tache au FN

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Fabienne Cosnay , modifié à
ZOOM - Un transfuge venu de l'UMP dénonce le racisme ambiant qu'il a observé sur le terrain.

C'est un nouveau témoignage qui vient mettre à mal le FN dans sa stratégie de dédiabolisation. Vincent Morelle, ancien directeur de campagne de Béatrice Roullaud, la candidate FN pour les municipales à Meaux, en Seine et Marne, est le dernier en date à  avoir jeté l'éponge. Dans une interview à Libération, mercredi, ce militant de 24 ans, qui a adhéré au parti d'extrême droite en avril 2013, las de la guerre Copé-Fillon, revient sur les raisons de sa défection.

Amateurisme. La première chose qui frappe le transfuge, c'est l'amateurisme du parti. A Meaux comme ailleurs, le FN peine à constituer ses listes. La priorité n'est donc pas de faire campagne mais de trouver des colistiers. La candidate FN de Meaux Béatrice Roullaud a même expliqué à Vincent Morelle qu'au fond, le FN n'a pas vraiment intérêt à gagner étant donné l'inexpérience des candidats. "Il n'y en a pas énormément, des gens, qui, demain, vont être capables de se mettre dans les comptes (…) Ce n'est pas certain que ce soit l'intérêt du Front. Aujourd'hui, on n'a pas un vivier énorme", confie la tête de liste FN de Meaux.

Propos racistes. La stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen ne serait qu'un trompe-l'œil. Derrière le discours contrôlé et policé de Marine Le Pen, l'arrière-boutique serait faite de dérives racistes et xénophobes. L'ancien militant FN rapporte ainsi des propos entendus dans une réunion départementale. "On ne parle pas de Copé, mais de ‘Copelovici', ‘ce gros fils de pute', j'entends aussi ‘Merci aux Roms, ces voleurs de ferraille'. Serait aussi régulièrement visée la ministre de la Justice, Christiane Taubira. "J'ai aussi entendu ‘Taubira, la sale guenon", témoigne Vincent Morelle. "Le FN essaye de passer un coup d'éponge sur une vitrine pleine de poussière. On met un drap neuf mais, derrière, l'arrière-boutique n'a pas changé", conclut ce transfuge de l'UMP.

Arnaud Cléré

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Paroles de repentis. Ce n'est pas la première fois qu'un transfuge dénonce le décalage entre le discours contrôlé de Marine Le Pen et les comportements racistes observés sur le terrain. En novembre, pas moins de trois candidats aux municipales ont fait défection au FN : Anna Rosso-Roig, à Marseille, Nadia Portheault, à Saint-Alban, en Haute-Garonne et Arnaud Cléré à Gamarches, dans la Somme. Ce dernier, passé de l'UMP au FN avait expliqué avoir "fait une erreur, celle de penser que le FN était un parti fréquentable". Arnaud Cléré avait ainsi relaté une réunion en présence de tête de liste du parti, mi-octobre, à Hénin-Beaumont, au cours de laquelle il aurait aperçu des croix gammées tatouées sur les bras de deux participants".

Un infiltré au sein du FN.Contacté par Metronews, Adrien Desport, directeur de communication du FN en Seine-et-Marne soupçonne Vincent Morelle d'être "un infiltré envoyé par l'UMP". "Il y a des élections, ne l'oublions pas. Et le FN a une bonne place", argue t-il pour défendre sa thèse du complot. Ni Marine Le Pen ni son bras droit Florian Philippot n'ont, pour l'instant, réagi.

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