Il y a Monaco au Sud-Est, Andorre au Sud, et bientôt Laas au Sud-Ouest ? Cette petite commune des Pyrénées-Atlantiques rêve de rejoindre le cercle fermé des principautés qui entourent la France. En tout cas, Jacques Pedehontaà, le maire de cette commune de 120 habitants, en a fait la demande auprès de Nicolas Sarkozy, dernier rempart avant un (improbable) changement statutaire.
Le maire de Laas entend à sensibiliser le gouvernement sur l'"aberration" qu'est la réforme des collectivités territoriales "avec les nouveaux schémas départementaux de l'intercommunalité". Cette réforme, votée fin 2010, prévoit la création d’un conseiller territorial unique, la diminution drastique du nombre d’élus (de 6.000 - 4.182 conseillers généraux et 1.880 conseillers généraux - à 3.000) et la suppression de certains échelons administratifs.
Un projet "réalisé à 50%"
"A ce jour, notre projet est réalisé à 50% dans le sens où l'évêque de Bayonne a accepté la démarche", explique le maire centriste sur Europe 1. "Il est vrai que pour la seconde moitié, cela s'avère plus difficile", reconnaît-il cependant. "En tout cas, je l'invite à venir voir qui on est et ce que l'on fait dans une petite commune de 120 habitants".
La démarche de Jacques Pedehontaà est autant symbolique qu'importante à ses yeux. En France, 25.000 des 36.000 communes françaises ont moins de 500 habitants. "Je propose au président de la République de rebâtir un projet politique à travers les communes de France".
"Faire un duty-free comme Andorre"
Le Béarnais n'apprécie pas les mariages forcés. Cette loi, qui prévoit l'empilement des petites communes au sein de plus grosses collectivités, a donc tout pour lui déplaire. "On se rassemble à partir d'un projet commun et non l'inverse", tranche-t-il. Jacques Pedehontaà s'inquiète aussi de voir le statut actuel du maire, "qui est le pilier de la démocratie", disparaître. "Son rôle sera complètement noyé sans plus aucun pouvoir dans d'immenses structures au sein desquelles le citoyen ne se reconnaîtra plus".
Plus légèrement, Jacques Pedehontaà voit un autre avantage à transformer sa commune en principauté : " faire un duty-free comme Andorre. On pourrait créer une station-service où l'on revendrait l'essence hors-taxe, idem pour le tabac, l'alimentation ou les souvenirs", conclut le maire centriste."