Après la présentation par Eric Woerth du projet de réforme des retraites, les politiques ont fustigé les propositions du gouvernement ou, au contraire, les ont saluées.
Ceux qui la fustigent
"Tout à fait irresponsable" - La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a fustigé mercredi après-midi des "propositions profondément injustes et qui ne règlent absolument pas le problème des retraites", ajoutant même qu’elles étaient "tout à fait irresponsables". Pour elle, le recul de l’âge légal de départ est "idéologique", sachant que les Français ne partent pas à 60 ans en moyenne. Elle a aussi dénoncé le "pillage" par le gouvernement du "fonds de réserve pour les retraites" mis en place par les socialistes.
Martine Aubry a une nouvelle fois critiqué la méthode "calée sur le rythme des saisons" pour finalement "annoncer ce que le gouvernement a décidé depuis le départ". Et annoncé : "le PS, aux côtés des organisations syndicales, va combattre ce projet du gouvernement".
"Faire payer les pauvres" - "C'est la réforme la plus injuste qui a été arbitrée par le président de la République, de renvoyer à 2018 l'age légal de 60 à 62 ans", selon François Hollande. Pour l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, "ce qu'a choisi Nicolas Sarkozy c'est de faire payer les pauvres, faire payer ceux qui ont travaillé tôt".
"Une politique de shadocks" - "Vous nous avez traités de tous les noms d'oiseaux (...) lorsque nous avons proposé une réforme à l'horizon 2025. Vous nous avez dit que ce n'était pas sérieux, et aujourd'hui vous nous proposez une réforme qui s'arrête en 2018. Au-delà de 2018, c'est le trou noir. Concrètement, vous faites une politique de shadocks, vous creusez, vous pompez dans les réserves jusqu'en 2018. En 2018, le déficit aura progressivement disparu mais après, c'est la grande interrogation". De la députée PS Marisol Touraine s'adressant à Eric Woerth.
"Injuste" - "Cette réforme est injuste parce qu'elle va pénaliser ceux qui ont commencé tôt", juge Manuel Valls. Pour le député PS, "il fallait s'engager vers une réforme des retraites à la carte, à points comme dans les pays nordiques".
"La fin des jours heureux" - "C'est la fin d'un monde, c'est la fin d'une manière de vivre et c'est la fin des jours heureux. (...) C'est une très mauvaise plaisanterie quand on comparera ce qui va être pris aux hauts revenus à ce qui est pris aux petites gens. Les fonctionnaires vont perdre jusqu'à trois points de salaire." De Jean-Luc Melenchon, président du Parti de Gauche.
"Du pur Sarkozy" - "Le gouvernement vient enfin d'annoncer les principales mesures d'une réforme des retraites prête depuis longtemps, et en réalité écrite par le Medef, la Commission européenne et les agences de notation". De Marine Le Pen dans un communiqué titré "Du pur Sarkozy : injuste, inefficace et mensonger !".
Ceux qui la soutiennent
La réforme de "l'équité" - "C'est une grande réforme. Il y a de la justice dans cette réforme, il y a de l'équité." De Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP.
Bravo Eric Woerth - Est-ce une bonne réforme ? "Je le crois et je voudrais saluer le travail qu'a fait (le ministre du Travail) Eric Woerth. Elle est très ambitieuse et très complète. Elle traite aussi la question de l'embauche des seniors. Il y a des propositions intéressantes, notamment le développement du tutorat. Elle demande des efforts significatifs à ceux qui ont les moyens de le faire." D'Alain Juppé (UMP), ancien Premier ministre, artisan de la réforme des retraites avortée en 1995.