La République est généreuse avec ses anciens présidents. Nicolas Sarkozy, qui quittera officiellement ses fonctions le 15 mai, après l’investiture de François Hollande, va pouvoir en profiter. Le futur ex-chef de l’Etat va d’une part toucher une confortable retraite, d’autre part bénéficier d’avantages en nature non négligeables, rapporte le magazine Challenges mardi.
"Sujétion spéciale"
Les émoluments d’abord. Comme ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy bénéficiera d'une "retraite" sous la forme d’une indemnité de 6.000 euros brut mensuels. A cette somme, il pourra ajouter 11.500 euros net par mois s’il décide, comme son statut d’ancien président de la République le lui permet, de siéger au Conseil constitutionnel. Nicolas Sarkozy devrait cependant être le dernier à profiter de cette nomination à vie automatique. François Hollande a en effet promis de supprimer cette disposition dans le cadre de la moralisation de la vie politique. Mais cette nouvelle donne ne sera pas rétroactive.
Enfin, toujours au niveau pécuniaire, Challenges évoque une "sujétion spéciale" attribuée à tous les anciens présidents, pour "compenser les contraintes subies dans l'exercice des fonctions", dit la loi. Le montant de cette indemnité n’est pas connu.
Voyages à volonté
Et pour profiter de cette manne, Nicolas Sarkozy pourra par ailleurs voyager à volonté. Il bénéficiera en effet d’une carte illimitée pour se déplacer à l’envi sur le réseau SNCF, en première classe, et sur tous les vols Air France, en classe affaires. Et s’il se rend à l’étranger, il sera accueilli par l’ambassadeur de France, qui sera chargé d’assurer son hébergement.
Mais si Nicolas Sarkozy préfère rester en France, il pourra profiter de son logement meublé et équipé gracieusement mis à disposition par l’Etat. Et ce en toute sécurité, puisque deux fonctionnaires de la police nationale assureront sa protection. Et pour les tâches administratives, le futur ex-président de la République aura à sa disposition sept personnes, dont un chef de cabinet, deux assistants, un fonctionnaire des archives nationales et trois secrétaires. Nicolas Sarkozy pourra alors remercier Laurent Fabius, qui a mis en place ce dispositif alors qu’il était Premier ministre de François Mitterrand, en 1985.
Evidemment, tous ces avantages ont un coût pour l’Etat. Le montant est difficile à évaluer, mais selon René Dosière, député PS spécialisé dans les finances publiques, le tout coûterait 1,5 million par an et par ancien président.