Pas moins de quatre projets de loi de révision constitutionnelle ont été présentés mercredi en Conseil des ministres. Pas de quoi s’attendre pourtant à un grand chamboulement du texte qui régit la 5e République. Car les mesures présentées sont celles qui font consensus, autrement dit celles qui ont toutes les chances d’être adoptées. François Hollande sait en effet qu’au Congrès, réunion des députés et des sénateurs, il ne peut compter sur la majorité des trois cinquièmes, nécessaire pour toute modification du texte organique.
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Des mesures emblématiques enterrées. Le chef de l’Etat a donc été contraint d’enterrer des mesures emblématiques promises pendant sa campagne. Exit donc le droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales, qui hérisse la droite. Exit aussi la réforme du statut pénal du chef de l’Etat, qui ne convainc pas une partie de la gauche. Exit enfin la suppression du mot "race" du préambule de la Constitution.
Quatre révisions (presque) consensuelles. A l’arrivée, ne reste donc que la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, la suppression de la Cour de justice de la République, l’interdiction de cumuler fonction ministérielle et exécutif local, et enfin l’inscription du dialogue social dans la Constitution. Des sujets plus consensuels, mais qui ont aussi leur lot d’opposants.
En septembre… ou jamais ? Officiellement, l’entourage du président de la République maintient le calendrier d’une réunion du Congrès au plus tard en septembre. Mais certains de ses proches avouent en coulisses ne plus y croire dans un contexte de forte impopularité du couple exécutif.