Il est discret et pourtant, Valéry Giscard d'Estaing est l'ancien président qui coûte le plus cher au budget de l'Etat, avec 2,5 millions d'euros par an. Selon une nouvelle évaluation établie par le député PS René Dosière, VGE arrive devant Nicolas Sarkozy (2,2 millions) et Jacques Chirac (1,5 million).
6 millions au total pour les anciens présidents. "Plus de six millions d'euros par an, c'est le coût global à la charge de l'Etat des anciens présidents", écrit sur son blog René Dosière, spécialiste de longue date du budget de l'Elysée. Ce budget ne comprend pas le traitement mensuel des anciens présidents (environ 6.000 euros), ni la rémunération mensuelle de membre du Conseil constitutionnel (12.000 euros) que VGE est le seul à toucher - il est le seul à y siéger régulièrement.
Quels privilèges ? Les anciens présidents bénéficient d'un appartement de fonction meublé au service duquel sont affectées deux personnes. Ils ont droit à deux policiers pour leur protection rapprochée, une voiture de fonction avec deux chauffeurs et sept collaborateurs permanents.
Selon une réponse de Matignon du 13 janvier à une question écrite de René Dosière, les dépenses de fonctionnement (principalement les baux des appartements) représentaient en 2014 une dépense de 343.307 euros pour VGE, 309.342 euros pour Nicolas Sarkozy et 242.816 euros pour Jacques Chirac.
La sécurité coûte très cher à l’Etat. Ainsi le 6 janvier, le ministre de la Défense précisait à René Dosière "que 2 sous-officiers de l'armée de terre et 3 sous-officiers de la marine sont mis à la disposition de Valéry Giscard d'Estaing pour un coût global annuel de respectivement 109.130 euros et 177.566 euros". De son côté, le ministère des Finances écrit qu'il "met à la disposition de Nicolas Sarkozy 1 agent, auprès de Jacques Chirac 2 agents et auprès de Valéry Giscard d'Estaing 3 agents pour un coût global en 2013 de 511.605 euros".
René Dosière attend encore une réponse du ministère de l'Intérieur sur le coût de la sécurisation des domiciles des anciens chefs de l'Etat. Dans l'attente de cette réponse, le "gendarme financier de la République" fait notamment son évaluation sur la base d'un rapport du Sénat qui indiquait que 15 gendarmes étaient mobilisés en 2010 à temps plein pour garder la résidence privée de Valéry Giscard d'Estaing à Authon (Loir-et-Cher) et 6 pour celle de Jacques Chirac à Bity (Corrèze), soit un coût respectif annuel de 1,1 et 0,4 million d'euros selon le député (70.000 euros par gendarme). Le coût de la sécurité de Nicolas Sarkozy s'élèverait lui à environ 700.000 euros.
Des idées pour baisser la facture. Pour diminuer ce "niveau élevé de dépenses", René Dosière propose plusieurs pistes, notamment qu'un décret prévoit les dépenses supportées par l'Etat. Celles-ci "devraient être limitées à une durée de 5 ans" et "exclusives de toute rémunération privée - à l'exception des activités intellectuelles (ouvrages par exemple) - et d'une activité politique de premier plan".