Valéry Giscard d’Estaing croit savoir qu’il existe un document susceptible de faire basculer l’affaire de l’attentat de Karachi. "Il existe une liste des rétrocommissions" relative à la vente d'armes par la France au Pakistan, a affirmé mardi l’ancien président de la République sur Public Sénat.
Comme Jean-Pierre Elkabbach lui demandait s'il savait si des rétrocommissions existaient, Valéry Giscard d’Estaing a répondu : "elle existe cette liste des rétrocommissions puisqu'on la protège avec le secret-défense. (…) Si elle n'existait pas, on n'aurait pas besoin de la protéger. Cela n'a rien à voir avec le secret-défense", a-t-il ajouté, en affirmant toutefois ne pas savoir où était cette liste de rétrocommissions.
"L’argent revient pour qui ?"
"La question qu'il faut poser, c'est : l'argent revient pour qui et pour quelles raisons", a déclaré l’ancien chef de l’Etat, avant d'expliquer : "la commission, c'est pour vendre, la rétrocommission, ce n'est pas pour vendre".
La justice soupçonne qu'une partie des commissions versées dans le cadre de cette vente soit revenue en France par le biais des fameuses "rétrocommissions" pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole en 1995. Selon une hypothèse, l'arrêt du versement des commissions liées à ce contrat et décidé par Jacques Chirac, alors Président, aurait entrainé en représailles l’attentat qui a causé la mort e 15 personnes dont 11 Français dans la ville pakistanaise de Karachi.