Ses prises de paroles médiatiques sont rares. Mais face à l’utilisation par le gouvernement de l’arme du 49-3, Nicolas Sarkozy ne pouvait se taire. Le président de l’UMP a choisi Europe 1 pour dire tout le mal qu’il pense de la politique de l’actuelle majorité. Voici les principaux extraits à retenir de son interview, jeudi matin.
LES TROIS CHOSES A RETENIR
- Sa candidature à la présidentielle de 2017 "pas obligatoire"
- L’utilisation du 49-3 par Manuel Valls est " une preuve de la faiblesse du président de la République"
- "Tout responsable UMP qui conclura un accord avec le Front National sera immédiatement exclu"
• "Ce 49-3 est une preuve de la faiblesse du président de la République"
Jeudi soir, la motion de censure contre le gouvernement, défendue par l’UMP, sera votée, avec de grandes chances d'être rejetée. Après l'annonce par Manuel Valls de l'utilisation de l'article 49-3 pour faire adopter la loi Macron, la réaction de Nicolas Sarkozy ne s'était pas fait attendre. "La vérité éclate au grand jour : il n'y a plus ni majorité, ni gouvernement", avait écrit sur son compte Twitter le président de l'UMP, lundi.
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Interrogé par Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, jeudi matin, Nicolas Sarkozy a rappelé n’avoir "jamais utilisé le 49-3 pendant [s]on mandat. D’abord parce que j’avais dit que je ne le ferais pas et que le mensonge ne crée pas les conditions de la confiance. Le 49-3 est une mesure disciplinaire pour contraindre une majorité qu’on est en train de perdre, de voter un texte qu’elle ne veut pas voter. Lorsqu’on l’utilise, cela veut dire qu’on n’a pas la force de convaincre sa majorité."
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Le président de l’UMP a aussi rappelé que François Hollande, il y a quelques années, estimait que l’article 49-3 était "une violation des droits du parlement, une brutalité et un déni de démocratie, une manière d’empêcher la mobilisation. On ne peut pas mieux dire." Pour Nicolas Sarkozy, "ce 49-3 est une preuve de la faiblesse du président de la République, à l’endroit de sa majorité et des Français."
• Sa candidature à la présidentielle de 2017 "pas obligatoire"
Interrogé sur les polémiques autour de ses conférences rémunérées à l’étranger, Nicolas Sarkozy assure ne pas "voir où est le problème. Je veille à ne jamais faire de conférence en France et je veille à éviter les conflits d’intérêts." Et envisage-t-il de ne pas être candidat en 2017 ? "Ce n’est pas obligatoire. Je suis revenu pour remettre de l’ordre dans ma famille politique et créer les conditions de l’alternance. On verra bien en 2016, au moment des primaires, lequel sera le mieux placé pour la présidentielle".
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• "Nous ne voterons jamais pour le FN !"
Lors du conseil national de l’UMP après la défaite du candidat UMP dans la législative partielle du Doubs, Nicolas Sarkozy avait d’abord préconisé un non définitif au FN. "Nous ne voterons jamais pour le FN ! Le Pen, en 2012, quand il s’est agi de choisir entre Hollande et moi, n’a eu aucun mal à expliquer qu’il fallait en aucun cas que ce soit Nicolas Sarkozy. Tout responsable UMP qui conclura un accord avec le FN sera immédiatement exclu."
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Sarkozy : "Tout responsable UMP qui concluera...par Europe1frInterrogé par un Français sur de possibles alliances avec le FN, ce que souhaitent une majorité des militants UMP, Nicolas Sarkozy a été clair : "il n’y aura pas d’accord ni officiel ni officieux avec Marine Le Pen car je ne suis en accord en rien avec elle ! Un vote pour le Pen, c'est un vote pour la gauche !"
• "J’ai essayé de remettre de l’unité dans la famille UMP"
Interrogé sur l’absence de programme à l’UMP, Nicolas Sarkozy a jugé "normal qu’il y ait une impatience. Pendant deux ans et demi, l’UMP a donné le spectacle d’une division déplacée au regard des difficultés de la France. Quand on se critique entre nous, on n’est pas audible pour proposer une alternative. J’ai essayé de remettre de l’unité dans la famille UMP et de la remettre au travail."
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Mais, a assuré le patron de l’UMP, son parti va prochainement faire des propositions concrètes : "le 18 mars, nous organiserons une convention sur le logement, avec des mesures très importantes pour relancer le logement dans notre pays. C’est la première fois depuis 17 ans que l’on construit aussi peu de logements dans notre pays ! "
• "Nous ne souhaitons pas de prières dans la rue"
Alors que les attaques à caractères racistes ou antisémites se multiplient en France ces dernières semaines, Nicolas Sarkozy a avancé quelques pistes de réflexion, notamment sur le sujet de l’islam : "il y a un certain nombre de pratiques sociétales dont nous ne voulons pas. Les valeurs de la république, c’est l’égalité de l’homme et de la femme. Nous ne voulons pas de femmes voilées. Autre exemple : nous ne souhaitons pas de prières dans la rue. Ce n’est pas une interprétation du Coran. J’en parlerai avec les responsables du CFCM. Nous travaillerons sur les conditions qui feront émerger un islam de France car nous ne voulons pas d’un islam en France".
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• "Aucune chance" qu'Alexis Tsipras "réussisse"
Nicolas Sarkozy croit-il dans les chances d’Alexis Tsipras de réussir à relever la Grèce économiquement ? « Je dis à tous ceux qui ont voté ou sont tentés de voter FN de regarder ce qui se passe en Grèce ! L’extrême gauche et l’extrême droite, c’est la même chose. Il n’y a aucune chance que Tsipras réussisse !"
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• "La France aura beaucoup plus de chômeurs fin 2015"
Sur l'ensemble de l'année 2014, le chômage a progressé de 5,7%. 189.000 personnes se sont donc inscrites à Pôle emploi l'an dernier. Invité jeudi matin d'Europe 1, Nicolas Sarkozy a pointé du doigt la responsabilité du président de la République dans cette hausse du chômage. "Monsieur Hollande avait promis que le chômage reculerait pour la fin 2013. Ça a explosé", a-t-il rappelé. "Puis, il l'avait promis un recul pour la fin 2014, ça a continué d'exploser. Et je peux vous dire quelque chose ce matin : à la fin de 2015, on aura beaucoup plus de chômeurs qu'au début de l'année".
Sarkozy : "A la fin 2015, il y aura beaucoup...par Europe1frL'ancien chef de l'état a avancé plusieurs raisons à ces augmentations répétées du nombre de demandeurs d'emploi. "Nous mettons en oeuvre une politique économique, fiscale et budgétaire qui est le contraire de ce que font tous les autres en Europe", a-t-il estimé, jeudi matin sur Europe 1. Et de poursuivre : "est-ce que ce que je dis sur le chômage est vrai ou faux ? Nous connaissons aujourd'hui un nombre de chômeurs que nous n'avons jamais connu dans notre histoire.
• Sur les vols en jet : "je n’ai rien à me reprocher"
La justice s'intéresse au président de l’UMP. Trois vols en jet privé effectués par l'ancien président de la République, en 2012 et 2013, font en effet l'objet d'une enquête des juges du pôle financier de Paris. Des voyages qui intéressent les enquêteurs parce qu'ils ont été payés par Lov Group, la société de Stéphane Courbit.
"Je vais cet après-midi prendre le train pour aller à Chalon-sur-Saône. J’espère que le président de la SNCF ne sera pas mis en examen", a d’abord ironisé l’ancien chef de l’Etat. "Je n’ai pas l’intention de me livrer à quelques explications que ce soit car vous n’êtes pas un juge et, à ma connaissance, je n’ai rien à me reprocher", a-t-il déclaré, avant de critiquer le traitement médiatique dont il est la cible : "c'est formidable comme les médias n'ont pas de mémoire... Pendant des mois et des mois, vous avez parlé de l'affaire Bettencourt. Quand j’ai eu un non-lieu, cela fait 2 minutes un matin. Dans une République, les médias ont une responsabilité : réfléchir avant d’accuser et respecter la présomption d’innocence".
>> Retrouvez l'intégralité de l'entretien en vidéo :
Sarkozy : "Si on ne peut pas convaincre sa...par Europe1fr