Valérie Trierweiler : "il m'a fallu le temps"

Valérie Trierweiler avec Bruce Toussaint
Valérie Trierweiler avec Bruce Toussaint
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INTERVIEW E1 - La première dame a eu besoin d’un temps "d’apprentissage" à l'Elysée.

 Fini les premiers pas hésitants. Désormais, Valérie Trierweiler a enfilé sa robe de Première dame et s’y sent de plus en plus à l’aise. Discrète, la compagne de François Hollande a appris à rester à sa place, tout en apportant sa pierre, notamment dans le domaine caritatif. Après un voyage au Togo pour soutenir les femmes violées, l’ancienne journaliste va présider, vendredi, un colloque au Sénat sur les violences faites aux enfants. Invitée exceptionnelle d’Europe 1, elle explique son engagement. 

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L’origine de son engagement. C’est en lisant le livre autobiographique de Céline Raphaël, La démesure, dans laquelle l’auteure raconte les sévices que lui a fait endurer son père, que Valérie Trierweiler prend conscience de la gravité du phénomène. "Oui j'ai eu un choc", admet-elle, précisant tout de même qu’elle s’ "y intéressai[t] auparavant. Je suis allée visiter des foyers pour enfants placés et, quand vous croisez le regard de ces enfants, je peux vous dire que vous n'oubliez pas. Donc j'étais déjà très sensible à cette cause avant le livre de Céline, mais je pense que c'est elle qui m'a convaincue de m'engager, oui". Avant de lui rendre hommage pour son "courage" d’avoir osé briser la loi du silence : "c’est déjà extraordinaire, peu d'enfants le font. Ensuite, elle a eu le courage de faire ce livre et donc d'affronter sa famille."

Que faire ? Le constat dressé par la responsable scientifique du colloque, Anne Tursz, est dramatique : elle estime que 10% des enfants en France sont victimes de violences parentales. Pour la Première dame, une réaction des pouvoirs publics s’impose donc. Car passé l’onde de choc des faits divers, le silence retombe. "Ce colloque doit permettre déjà ça, quatre ministres seront présents, de nombreux professionnels, nous allons déjà essayer d'exprimer ce qui se passe, de voir là où ça peut pêcher entre les professionnels pour qu'il y ait davantage de signalements", espère-t-elle.

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Une discussion entre les acteurs de secteur, mais pas seulement. Le législateur pourrait être amené à se pencher sur cette question. "Bien sûr, il y aura des propositions. Certaines de ces propositions peuvent passer par des lois, mais là ce n'est plus moi que ça concerne", a-t-elle reconnu. Avant une traduction législative, la lutte contre les violences faites aux enfants pourrait-elle devenir une cause nationale ? "Oui, c'est ce que souhaite proposer André Vallini, sénateur qui est l'organisateur de ce colloque. N'oublions pas qu'il avait dirigé la Commission Outreau et qu'il avait fait un travail remarquable. Donc je pense qu'il aura d'abord des idées de proposition de loi et, ensuite, son idée est de proposer une grande cause nationale."

Première dame, ça s’apprend. Dire qu’elle a eu des difficultés à endosser la fonction de Première dame est un euphémisme. Qui a oublié ce tweet ravageur en pleine élections législatives et le psychodrame avec Ségolène Royal qui en a découlé ? Depuis, l’ancienne journaliste de Paris Match a trouvé ses marques. "Oui, après un an d'apprentissage... Je crois que oui", a-t-elle reconnu, insistant sur ce besoin qu’elle a eu de comprendre son rôle pour l’exercer au mieux. Tout en regrettant sans le dire la pression médiatique mise sur ses épaules : "on ne m'a pas beaucoup laissé le temps. Mais bon... il fallait tout de suite... Mais moi, il m'a fallu le temps de prendre mes marques." Est-ce que, comme Carla Bruni-Sarkozy avant elle, la vie à l’Elysée lui pèse ? "Il y a de très belles surprises dans cette vie donc, non non, je me réjouis d'être là où je suis aujourd'hui."