L'INTERVIEW. La loi sur l'égalité entre hommes et femmes est une première victoire de ministre pour Najat Vallaud-Belkacem. Pourtant, les sénateurs UMP ont annoncé vouloir saisir le Conseil constitutionnel, estimant que l'esprit de la loi Veil, instituant le droit à l'avortement, était remis en cause par cette loi. Mais pour la ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, c'est une preuve que le parti d'opposition "n'accepte pas la décision prise par le Parlement lui-même", déclare-t-elle sur Europe 1.
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La notion de détresse. La loi sur l'égalité entre les hommes et les femmes supprime de la loi la notion de "détresse" que doivent théoriquement invoquer les femmes qui souhaitent avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. "Qui mieux que la femme elle-même peut décider en son âme et conscience qu'elle dans une situation qui la conduit à vouloir interrompre sa grossesse", plaide Najat Vallaud-Belkacem.
UMP et Tea Party. Elle revient sur les débats animés qui ont pu avoir lieu dans les hémicycles, estimant que "l'UMP a donné à voir d'elle une image qui n'est pas à son honneur, pendant ce débat". Elle rappelle que "certains députés ont profité de ce débat pour déposer un amendement tendant à remettre en cause complètement le remboursement de l'IVG par la Sécurité sociale".
Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, est même allé jusqu'à comparer la formation politique française au Tea Party américain, un parti politique américain radicalement conservateur. La ministre des Droits des femmes abonde dans son sens : "Je crois qu'il y a au sein de cette formation politique des conservateurs qui peuvent faire penser, pourquoi pas, au Tea Party", a-t-elle déclaré, "qui sont très conservateurs et prêts à remettre en cause les droits des femmes".
Mais elle appelle "les progressistes en tout genre - à droite aussi, on trouve des progressistes -, à s'unir lorsqu'il s'agit de choses aussi fondamentales".