L’INFO. Donnez plus à ceux qui ont moins. Rien à redire à ce principe, déjà mis en œuvre par l'Education nationale, dans les zones d'éducation prioritaires. Mais la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud Belkacem, va franchir un nouveau palier, selon les informations d’Europe 1 : donner plus aux Académies où les résultats scolaires ne sont pas bons et, en contrepartie - et c'est là que le débat va s'animer -, donner moins à celles où les élèves réussissent. Une nouvelle approche de l'inégalité géographique.
Un constat sévère pour l’école. Ce qui a déclenché ce chantier, c’est le rapport PISA, ce classement international des systèmes éducatifs, que Najat Vallaud Belkacem a trouvé sur son bureau en arrivant au ministère. Son constat est désastreux : l’école creuse les inégalités. Le taux d’échec scolaire en France est passé de 16% des élèves en 2002 à 23% aujourd’hui. Pour inverser la tendance - alors même que François Hollande a fait de la réussite de la jeunesse l’objectif premier de son quinquennat - il faut donc mettre le paquet.
Un système égalitaire qui ne fonctionne pas. Aujourd’hui, le ministère répartit les moyens humains et financiers de l’éducation par académie, selon un critère comptable : le nombre d’élèves. C’est proportionnel, égalitaire… mais ça ne marche pas. Najat Vallaud Belkacem veut donc révolutionner ce système. A moyens constant, la ministre veut donner moins à certaines académies où la réussite scolaire est satisfaisante pour donner plus aux académies à populations fragiles, selon des critères très précis : taux de chômages, de non-diplômés-, d’échec scolaire.
Cette cartographie existe, sous forme d’un Atlas de l’échec scolaire. Et ce n’est pas tout : à l’intérieur de chaque académie, instruction sera donnée, là encore, de répartir les moyens différemment : par exemple, on pourra prendre aux écoles et collèges du 7eme arrondissement, milieux privilégiés, pour les redéployer dans le 93.