LA PHRASE - Samedi dernier, le centre-ville de Nantes était saccagé par les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ont-ils eu le champ libre comme le disent certains à l’UMP ? Pour l’ancien ministre Eric Woerth, la situation est d’autant plus scandaleuse que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls sait faire quand il s’agit de s’attaquer à la Manif pour tous notamment.
"Monsieur Valls a condamné tout ça beaucoup plus tardivement que d’autres condamnations. La Manif pour tous, avant même qu’il se passe quoi que ce soit – et d’ailleurs il ne s’est rien passé – il est monté sur ses grands chevaux, il a donné ses coups de menton habituel et il a dit : "vous verrez ce que vous verrez"", a affirmé le maire de Chantilly.
>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :
Action, réaction. Samedi à 19h10, une dépêche urgente de l’Agence France Presse nous apprend que Manuel Valls met en cause "l’ultra-gauche" et les "autonomes" dans les débordements. Cette déclaration a lieu seulement trois heures après les premiers incidents sur place. Difficile d’accuser le ministre de l’Intérieur d’avoir tardé à réagir.
Deux poids, deux mesures. Mais Eric Woerth affirme aussi que le ministre s’est montré bien plus indulgent avec les casseurs qu’avec la Manif pour tous, montrée du doigt avant le début des défilés. Sur ce point, l’ancien ministre UMP a raison. Le 2 février dernier, les partisans de la Manif pour tous défilent dans les rues de Paris. La veille, Manuel Valls met en garde contre "les groupuscules d’extrême-droite qui pourraient s’introduire dans la manifestation et s’attaquer aux forces de l’ordre". Pourtant, il n’a pas fait la même déclaration avant les événements de Nantes.
Des débordements prévisibles ? Le préfet de Loire-Atlantique Christian de Lavernet a déclaré deux choses au lendemain de la manifestation. Premièrement, il a affirmé que les manifestants les plus violents étaient préparés à la "guerilla urbaine". "Ce sont des professionnels", a-t-il dit. Il a également reconnu que "les opposants officiels à l’aéroport sont la vitrine légale d’un mouvement armé". Ces termes, habituellement utilisés en matière de terrorisme, laissent à penser que l’Etat n’avait pas les moyens de neutraliser préventivement ce mouvement armé.
ALORS VRAI OU FAUX ? Si Manuel Valls n’a pas tardé à condamner les débordements à Nantes contrairement à ce qu’affirme Eric Woerth, il s’est néanmoins montré plus ferme avant le rassemblement de la Manif pour tous.