Manuel Valls bat la campagne. A deux jours du second tour des élections départementales, le Premier ministre conclut vendredi soir une série de déplacements sur le terrain par un meeting dans le Gard, où le Front national a cartonné dimanche dernier. La facture de ce scrutin s'annonce salée pour le PS, mais en privé, Manuel Valls tire une leçon paradoxale de cette défaite annoncée : "la gauche peut gagner en 2017", affirme-t-il.
Un remaniement, mais pas tout de suite. La logique du locataire de Matignon est politique. Pour lui, la gauche a tenu ses positions dans cette élection. Elle a été battue car elle s'est présentée divisée comme jamais. Désormais, l'objectif est clair : c'est l'union de la gauche, devenue "obligatoire" selon le Premier ministre. Naturellement, cela nécessite un remaniement. Celui-ci aura lieu, assure-t-il, mais pas dans l'urgence. Manuel Valls souhaite même l'entrée au gouvernement des écologistes et des frondeurs du PS, tout en posant ses conditions. "Ce n'est pas à eux de choisir le Premier ministre", martèle-t-il. Comprenez : ils sont les bienvenus, mais au service d'une seule ligne, la sienne et celle du président.
Fier de son bilan. Sûr de lui, Manuel Valls ? Incontestablement. Le Premier ministre se félicite tout seul de sa stratégie de campagne. Il pense que la défaite annoncée ne sera pas totalement au rendez-vous. Et alors qu'il fêtera dimanche son premier anniversaire à Matignon, il se tresse lui-même des lauriers, se félicitant de la clarification de la ligne, du bon fonctionnement du couple exécutif et d'une "horlogerie gouvernementale" qui marche bien, selon son terme. Bref, Valls est fier et serein. Qu'est-ce que ce serait s'il avait engrangé de bons chiffres du chômage !
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