Le Premier ministre a pris la parole à la sortie du Conseil des ministre mercredi. Manuel Valls a décidé d'accélérer le calendrier et a détaillé les 50 milliards d'euros d'économies prévus. Il a annoncé "la mise en place du pacte de responsabilité et de confiance". L'objectif reste inchangé : "baisser le coût du travail, redonner du souffle à nos entreprises et nos entrepreneurs".
50 milliards d'euros d'économies entre 2015 et 2017. le Premier ministre a précisé que 18 milliards d'euros d'économies seraient réalisés sur l'Etat, 11 milliards sur les collectivités territoriales (via la suppression de la clause de compétence générale et la baisse de la dotation globale de fonctionnement), 10 milliards sur les dépenses de santé (amélioration du parcours de soin, baisse des dépenses de médicaments et réduction du nombre d’actes et d’interventions inutiles ou évitables) et 11 milliards sur les autres dépenses de sécurité sociale.
Préserver le Smic. Manuel Valls a toutefois assuré que le plan d'économies du gouvernement n'entraînerait pas de remise en cause "du Smic", coupant court aux déclarations du patron du Medef. "En nous appuyant sur les premiers résultats du CICE, nous devons redonner à notre tissu économique la capacité de mieux affronter la concurrence (...) sans qu'il soit besoin, et j'insiste sur ce point, de remettre en cause notre modèle social, nos règles sociales et je le dis avec force, notamment le Smic", a-t-il déclaré. De plus, le Premier ministre a confirmé que le gouvernement prendrait "dès le mois de juin une mesure pour les contribuables les plus modestes". Ce, afin de "redonner du pouvoir d'achat aux salariés" et "relancer notre économie et (d')être plus juste".
Minimas sociaux, fonctionnaires, Education nationale, retraites... S'il assure que "les minimas sociaux seront préservés" "pour veiller au sort des plus démunis". Mais, la revalorisations prévues du RSA et d'autres allocations, comme le minimum vieillesse, sont "décalées d'une année", a-t-il prévenu. Cette stabilité concernera les pensions du régime de retraite de base (1,3 milliards d'euros)" et "pourra concerner aussi les retraites complémentaires qui relèvent des partenaires sociaux (2 milliards d'euros)", a-t-il précisé. Les 11,8 millions de retraités attendront donc 18 mois pour voir leur pension revalorisée, puisqu'en vertu de la réforme des retraites, les pensions de base ne devaient être revalorisées qu'au 1er octobre, au lieu du 1er avril habituel. Cette mesure reconductible chaque année devait rapporter 1,4 milliard d'euros en 2020.
Le gel du point d'indice servant de base au calcul de la rémunération des fonctionnaires est confirmé mais, a ajouté le Premier ministre, les règles d'avancement dans la fonction publique d'Etat seront préservées. Les créations de postes dans l'Education nationale" et la police seront quant à elles maintenues.
Des textes présentés avant l'été. "Les mesures d'économies trouveront leur traduction dans les textes financiers qui seront présentées avant l'été - projet de loi de finance rectificative, projet de loi de financement de la sécurité social rectificative - puis à l'automne avec la loi de programmation des finances publiques", a précisé Manuel Valls.
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