De gauche à droite, Manuel Valls était attendu au tournant pour son discours de politique générale. Le Premier ministre a-t-il convaincu ? S'il a plutôt séduit le Parti socialiste et les radicaux de gauche, la droite et les communistes tirent à boulets rouges. Les écologistes, eux, semblent mitigés. Morceaux choisis.
Les communistes n'ont pas applaudi le discours de Valls. Les écologistes oui, mais ne se sont pas levés, sauf deux #directAN— Europe 1 (@Europe1) 8 Avril 2014
# L'UMP n'a pas aimé
Économies dans les finances publiques, aides aux entreprises... Manuel Valls a fait, dans son volet économique, plusieurs ouvertures à sa droite. Pourtant, l'opposition n'a pas du tout goûté son discours. "J'imagine la déception des 80% de Français qui déjà ne vous font plus confiance. Ils attendaient du changement. Que voient-ils? Un gouvernement Valls qui n'est finalement qu'un gouvernement Ayrault avec Valls à la place d'Ayrault. Aucun changement. Pire même, on retrouve Madame Royal et Monsieur Sapin qui occupaient les mêmes fonctions il y a un quart de siècle", a ainsi raillé Chrisitian Jacob, depuis la tribune de l'Assemblée.
"Le discours de politique générale de Manuel Valls illustre le vide sidéral de la pensée socialiste en matière économique", a également taclé Valérie Pécresse. "Discours très socialiste : vielles recettes, grosses dépenses, et promesses d'après 2017", a renchéri Guillaume Peltier sur Twitter.
Le discours de politique générale de Manuel Valls illustre le vide sidéral de la pensée socialiste en matière économique...— Valérie Pécresse (@vpecresse) 8 Avril 2014
#DPGValls Discours très socialiste : vielles recettes, grosses dépenses, et promesses d'après 2017...— Guillaume Peltier (@G_Peltier) 8 Avril 2014
# La gauche de la gauche non plus
Le geste envers les salariés modestes n'a pas non plus séduit la gauche de la gauche, qui juge le reste des annonces trop libérales. Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, a dénoncé un "premier ministre qui boxe contre son camp". "Manuel Valls propose de ne rien changer à ce qui vient d'être sanctionné. Il le fait avec brutalité, en enfilant des gants de boxe pour trahir la gauche et les promesses de changement.(...) La déclaration de politique générale de Manuel Valls est le programme rêvé par la droite et le Medef", a raillé le communiste.
Discours de politique générale de Manuel #Valls : le reniement assumé - Communiqué - #DPGValls#DiscoursValls - pic.twitter.com/RtyH3bvDMe— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 8 Avril 2014
"Ce discours donne une forme de quitus à la décision de notre parti de ne plus participer au gouvernement. C'est la continuité de la politique économique et sociale", a pour sa part critiqué Jean-Vincent Placé, chef du groupe écologiste au Sénat. Le sénateur voit toutefois des "signaux" : "un signal quand il demande à l'Europe de retrouver le chemin de la croissance. Un signal quand à la loi sur la transition énergétique. Un signal de revalorisation du rôle des parlementaires. Et un signal très fort sur la décentralisation". Les deux-tiers du groupe écologiste à l'Assemblée devraient voter la confiance, le troisième tiers s'abstenant.
# Un soutien (presque) unanime au PS
Côté socialiste, ceux qui se sont exprimés depuis le discours font bloc derrière le Premier ministre. Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a déclaré mardi, à la tribune de l'Assemblée, compter sur "l'énergie" de Manuel Valls pour assumer un "réformisme radical". "Il y a un souci de la vérité et à maintenir les engagements pris mais sans renoncer à la justice sociale et sans renoncer à la nécessité de redresser les comptes publics", a résumé David Assouline, sénateur PS.