Des ministres qui obéissent le doigt sur la couture. Jeudi, Jean-Marc Ayrault a demandé à Manuel Valls et Christiane Taubira de se rendre en Corse "sans délai" après l'assassinat du président de la Chambre de commerce et d'industrie de Corse-du-Sud, Jacques Nacer. Quelques heures plus tard, ses deux ministres ont déjà atterri, dans la nuit, à Ajaccio.
Après avoir tenu des réunions de travail avec les responsables des forces de sécurité et avec des magistrats, Manuel Valls et Christiane Taubira s'adresseront à la presse en milieu de matinée, a indiqué la préfecture de Corse. Initialement prévue pour les 29 et 30 novembre, cette première visite en Corse des deux ministres a donc été anticipée.
"Il y a des actions engagées"
Le dossier est en effet sensible. Jacques Nacer est la 17è victime d'assassinat en Corse depuis janvier. Courant octobre, Jean-Marc Ayrault avait déjà tapé du poing sur la table, qualifiant la situation d'"insupportable". Le Premier ministre avait présenté dix mesures pour renforcer la lutte contre le crime organisé en Corse. Parmi elles figurent "la création d'une cellule interministérielle de coordination", animée par le cabinet du Premier ministre, qui fixera notamment "les axes du contrôle fiscal en Corse".
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"Le renforcement des moyens d'enquête spécialisés" avait également été acté, avec comme objectif d'"identifier les circuits mafieux" Des mesures qui n’ont pas eu le temps de faire leurs effets, ce qui a poussé François Hollande à intervenir lui aussi, mercredi, après ce nouveau tragique faits divers. Il faut "aller chercher les causes mêmes de cette tuerie qui concerne un certain nombre de personnalités", a déclaré le président, avant de rappeler qu’ "il y a des actions engagées, c'est ce que le gouvernement a décidé il y a plusieurs semaines". En envoyant toute affaire cessante ses deux ministres sur place, Jean-Marc Ayrault a "confirmé la détermination du gouvernement pour lutter contre la violence dans l’île", peut-on lire dans le communiqué de Matignon.