Valls face à la difficulté de réformer

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et Antonin André , modifié à
INFO E1 - La commission européenne va accorder un délai à la France sur la maîtrise des déficits.

L'INFO. Le recours à la procédure de l'article 49-3 de la constitution est un tournant dans le quinquennat de François Hollande. Manuel Valls ne sera, certes, pas mis en minorité jeudi lors du débat de censure mais cette manière forte pour faire adopter la loi Macron, contestée par la gauche du PS, renvoie l'image d'un gouvernement affaibli. Dès lors, une question se pose : le Premier ministre peut-il encore prétendre présenter des textes de réformes ?

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"On a toujours été capable de passer nos lois". Invité mercredi matin d'Europe 1, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a assuré que ce serait le cas : "Nous continuerons à faire des réformes. Ce n'est pas parce que, sur ce sujet, des députés ont été jusqu'à voter contre qu'on n'a plus de majorité ! Jusqu'ici, on a toujours été capable de passer nos lois sans utiliser le 49-3, alors qu'on nous annonçait à chaque fois des risques importants", a rappelé ce proche du chef de l'Etat.

Le Foll : "Celui qui voterait la censure n...par Europe1fr
Commission européenne

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Le geste de la commission européenne. Vu de Bruxelles, la France n'a, de toute façon, pas le choix. Paris est en effet dans le viseur de la commission européenne pour son indiscipline sur la maîtrise des déficits. Mais selon nos informations, la commission va accorder à Paris, la semaine prochaine, un sursis. La France aura ainsi jusqu'en 2018 pour atteindre les 3% de déficit, alors qu’elle s’était engagée à le faire dès cette année. Un sursis que Paris a âprement négocié.

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L’assurance chômage dans le viseur. Le geste de Bruxelles n'est en effet  pas sans quelques contreparties. Paris s'est engagée à lancer des réformes drastiques. Ce sera notamment le cas de l’assurance chômage, dont le déficit cumulé est de 25 milliards d’euros. Ce régime, contrôlé par les partenaires sociaux, est sous la menace d’une reprise en main par l’Etat, sous la pression de Bruxelles. Dit autrement : le gouvernement pourrait imposer, par exemple, la dégressivité de l’indemnisation. Un sujet tabou à gauche.

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Mais pour mener une telle réforme, il faut un gouvernement puissant et une majorité solide. Autant dire qu'entre un Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, apparu un peu sonné mardi soir, et des socialistes qui n'ont pas digéré la manière brutale de Manuel Valls dans le dossier de la loi Macron, l'exécutif se prépare à quelques nuits agitées.