Valls occupe le terrain. Après les deux attentats survenus jeudi soir en Corse, le ministre de l'Intérieur s'est rendu sur place samedi pour apporter son soutien aux gendarmes. Manuel Valls a réaffirmé sa fermeté envers les nationalistes clandestins, auteurs supposés de ces actions.
Rappel des faits. Les groupements de gendarmerie d'Ajaccio et de Bastia, deux des plus grosses casernes de Corse ont été simultanément les cibles d'attentats jeudi soir. Les attaques n'ont toutefois pas fait de victime. L'importance du dispositif policier et de gendarmerie permanent dans l'ensemble de la Corse souligne l'audace des auteurs de ces attentats.
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Les enquêteurs se penchent ainsi sur la piste du Front de libération nationale de la Corse. Il y a une dizaine de jours, deux opérations d'envergure ont conduit à l'arrestation de militants et sympathisants nationalistes corses. Ces derniers sont suspectés s'avoir commis des attentats contre des résidences secondaires en 2012 revendiqués par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC).
"Ces faits sont particulièrement graves". Le ministre de l'Intérieur est donc venu constater les dégâts causés sur un bâtiment de la caserne Battesti, près du centre de la cité impériale, siège de la région de gendarmerie en Corse. "Ce tir aurait pu tuer des gendarmes ou des membres de leurs familles. Ces faits sont particulièrement graves", a déclaré Manuel Valls lors d'une conférence de presse à Ajaccio. Manuel Valls a précisé que le type de projectile employé "n'a pas été utilisé en Corse depuis 2009", l'ayant été "9 ou 10 fois" auparavant.
Valls veut "remonter le moral" des gendarmes :
"S'en prendre aux familles est indigne". Le ministre de l'Intérieur s'est ensuite entretenu avec les familles des militaires auxquelles il a exprimé sa solidarité. "Je n'accepte pas que des femmes et des hommes, qui sont là pour assurer la sécurité, soient pris pour cibles (...) S'en prendre lâchement aux familles est indigne et n'est pas dans le sens des valeurs qui ont toujours caractérisé la Corse", a-t-il réagi.
Les attaques liées au FLNC selon Valls. Il a annoncé que des mesures de protection supplémentaires seraient prises et s'est également entretenu avec les enquêteurs. Le ministre s'est dit "convaincu" qu'il existe "des liens" entre ces attaques, qui n'ont pas été revendiquées, et les récentes arrestations d'une dizaine de sympathisants nationalistes présumés, soupçonnés d'avoir commis des attentats en 2012 contre des résidences secondaires.
Il a estimé que "en Corse, on a tendance à banaliser" des actions comme les attaques de gendarmerie. "Ils ne nous font pas peur" et "chacun sait ici à quoi s'en tenir. C'est à la justice de faire son travail", a-t-il ajouté, rappelant "la volonté très claire du gouvernement de lutter avec la même détermination contre tous les phénomènes de violence".
"Casser les logiques mafieuses". Annonçant la prochaine visite en Corse de sa collègue de la Justice, Christine Taubira, il a affirmé que "depuis un peu plus d'un an nous avons choisi de nous attaquer de front à la violence et de casser les logiques mafieuses". "Il y a parfois des liens clairement établis entre le crime organisé et le terrorisme", a-t-il ajouté. Et de conclure : "nous ne lâcherons rien et nous combattrons toute les formes de violence".
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