L’INFO. Cette fois, il a marqué les esprits. Si la parole de Jean-Marc Ayrault semble parfois brouillonne, son interview dans Le Parisien, le week-end dernier, a eu le mérite de la clarté : non, il n’est "ni usé ni fatigué" et oui, il est "favorable à un gouvernement resserré". Selon Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, c’est François Hollande en personne qui lui aurait demandé de monter au front.
"Occupe l’espace, tu es Premier ministre". Non, Jean-Marc Ayrault n’est pas un homme seul. Il a même un allié de poids : le chef de l’Etat. "Le président lui a dit : ‘vas-y, fais le boulot, occupe l’espace, tu es Premier ministre", confie un proche de l’ancien maire de Nantes. Signe que François Hollande a compris qu’un petit coup de fouet ne serait pas néfaste à son Premier ministre, lassé de lire chaque jour dans la presse le palmarès de ses successeurs potentiels.
"Cette interview, c’est celle d’un Premier ministre qui sait qu’il a 50% de chance de rester. C’est ça la réalité. Le reste c’est un mini-délire", décrypte un ami du président. Dans l’entourage de Jean-Marc Ayrault, on assure pourtant que le sujet de son éventuel départ de Matignon n’a jamais été abordé entre les deux hommes. Le chef du gouvernement est donc invité à se montrer, à parler et à ne surtout pas se mettre en retrait. Son ordre de mission est clair : vendre le Pacte de responsabilité.
Le remaniement, "c’est dans toutes les têtes". Il n’en reste pas moins que le casting du futur gouvernement s’écrit chaque jour dans les médias, à grand coup de sondage. "Ce qui le met en colère, c’est que ces rumeurs le privent de son autorité pour faire avancer les dossiers", confie un ami de Jean-Marc Ayrault. Avant chaque remaniement, la tendance est à lever le pied pour éviter de se mettre à la faute. L’ambiance en pâtit : "quand on se retrouve à plus de deux autour de lui, personne n’imagine aborder le sujet du remaniement. Et pourtant c’est dans toutes les têtes", admet un de ceux que la chronique médiatique envoie régulièrement… à Matignon.
Seul un homme pourrait mettre fin à ce bal des égos qui pollue le travail de Jean-Marc Ayrault : François Hollande. Or, s’il soutient officiellement son Premier ministre, il n’est pas décidé à siffler la fin de la récré. Une façon pour lui de laisser la porte ouverte à tous les scénarios. "Les ministres sortent tous du bureau du patron persuadés que c’est leur tour. Ça alimente la machine", regrette un proche du Premier ministre.
REMANIEMENT - Ayrault "favorable" à un gouvernement resserré
QUESTION DE TAILLE - Gouvernement : plus c'est petit, meilleur c'est ?
SONDAGE - Royal qui remplace Valls…qui remplace Ayrault ?