En affirmant que la rafle du Vel d'Hiv, un crime commis il y a 70 ans, l'avait été "en France par la France", François Hollande est allé dimanche plus loin que Jacques Chirac en 1995. Une position qui a fâché la classe politique, notamment les souverainistes, de gauche comme de droite.
Jean-Pierre Chevènement, le président d'honneur du MRC, a ainsi affirmé qu'il n'était pas d'accord avec le chef de l’État. Sur son blog, il explique que pour lui, la déclaration de François Hollande revient à "faire comme si Pétain était la France" et "comme si le véritable coup d’État opéré le 10 juillet 1940 par un gouvernement de capitulation n'avait pas existé".
Guaino "scandalisé"
Le président "a malheureusement omis de dire que les crimes commis par les policiers et les gendarmes français, lors de la rafle du Vel d'Hiv, l'ont été sur l'ordre de l’État français de Vichy collaborant avec l'Allemagne nazie", écrit le sénateur du Territoire de Belfort.
L'ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, s'est de son côté déclaré "scandalisé", ajoutant : "Ma France, elle n'était pas à Vichy, elle était à Londres depuis le 18 juin". "Ce qui a été commis au moment de la rafle du Vel d'Hiv est une abomination. C'est une horreur. Mais la France, qu'est-ce qu'elle a à voir avec cela", a martelé le député UMP.
François Hollande, "bien qu'il soit président de la République, n'a pas à parler en mon nom, n'a pas à parler au nom de la France que j'aime, de la France qui est ma France", a-t-il assuré, lançant : "Peut-être que Monsieur Hollande se sent plus proche de la France des notables apeurés qui se sont précipités à Vichy après l'armistice ? Ce n'est pas ma France".
"Lecture bancale" pour Dupont-Aignan
Même son de cloche du côté du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, pour qui François Hollande, "en voulant sans doute marquer les esprits", a eu "une lecture bancale de la responsabilité de la France sous l'occupation nazie".
Dénonçant une "déformation historique", le président de Debout la République a estimé que François Hollande avait "trahi la mémoire" de la "vraie France", et lancé cet avertissement : "nous devons faire attention à ne pas passer d'un excès à l'autre sous peine de déformer l'Histoire de France".
Interrogée sur Europe 1 lundi, Rachida Dati, députée européenne et ancienne garde des Sceaux, s'est "associée" aux déclarations de François Hollande, tout en appelant à faire "attention" : "tous les Français n'ont pas été complices de cette barbarie. Il faut aussi le rappeler".