A Vénissieux, dans le Rhône, le tribunal administratif de Lyon a décidé mardi d'invalider la dernière élection municipale, à l'issue de laquelle deux conseillers d'extrême droite, dont Yvan Benedetti, avaient été élus. Pour Yvan Benedetti et Estelle Gagon, tous deux élus sur la liste "Vénissieux fait front" (10,27% au second tour des municipales), le tribunal a aussi prononcé l'"inéligibilité pour un an", ainsi que "la suspension immédiate de leur mandat".
Des électeurs "empêchés de voter". Dans son délibéré, le tribunal a donc suivi le rapporteur public, qui avait recommandé, à l'audience du 23 septembre, l'invalidation des deux tours du scrutin comme le réclamait l'un des deux plaignants, Christophe Girard, candidat DVD-UMP malheureux à Vénissieux (30,40% au second tour). En cause, "l'enregistrement d'une liste reconnue comme irrégulière", faisait valoir Christophe Girard, affirmant aussi que "de nombreux électeurs (avaient) été empêchés de voter aux abords de plusieurs bureaux de vote".
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Le parcours d'Yvan Benedetti. Il n'était pas le seul : le préfet du Rhône Jean-François Carenco avait lui aussi déposé en avril un déféré demandant d'annuler seulement l'élection d'Yvan Benedetti, - ex-membre du FN, dont il avait été exclu pour s'être qualifié lui-même sur internet d'antisémite, avant de prendre la tête de l'Oeuvre française, groupuscule d'extrême droite radicale dissous à l'été 2013 - et d'Estelle Gagon. Dans sa requête, le préfet rappelait que 19 personnes - sur les 49 de la liste d'Yvan Benedetti - n'étaient pas informées qu'elles y figureraient et ont donc été "trompées". Selon lui, l'élection des deux conseillers d'extrême droite était donc "entachée d'irrégularité".
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