Priorité : calmer les esprits. Après les nouvelles échauffourées en marge de la manifestation contre le mariage pour tous, dimanche dernier, le gouvernement envisagerait de repousser le débat sur la procréation médicalement assistée (PMA), initialement prévu pour la fin de l’année 2013.
Une ministre pas convaincue. Mardi matin, Dominique Bertinotti, après avoir annoncé qu'elle n'assisterait pas au premier mariage gay célébré en France, a reconnu que le sujet de la PMA n’était plus une priorité pour le gouvernement. Elle en a presque l’habitude. Initialement prévue comme un amendement à la loi sur le mariage, la PMA devait ensuite figurer dans un projet de loi sur la famille présenté en mars 2013. Face aux contestations de tous bords, le gouvernement avait préféré reculer. Ce sera encore le cas car "il ne peut pas y avoir à nouveau de débat sur les questions d'éthique dans ce climat", a justifié la ministre sur RTL.
Elle n’est pas la seule à avoir cette réflexion. Ségolène Royal, dont elle est proche, n’a pas dit autre chose, dans l’émission 12/13 Dimanche, sur France 3 : "Commençons déjà par pratiquer ce qui vient d'être voté et ensuite ne rouvrons pas une nouvelle polémique", a-t-elle déclaré. Et d'ajouter : "On verra au fur et à mesure du temps ce qu'il sera possible de faire."
Les élus non plus. Les violences, verbales et physiques en marge de la Manif pour tous, dimanche dernier, sont encore dans tous les esprits de la majorité. Et les élus ne veulent pas revivre cela. "Aussi importante soit elle, je ne pense pas que cette question doive être considérée comme une priorité politique dans les prochains mois. Si c'est pour le faire au prix d'un débat qui divise les Français, qui rameute des groupes violents à l'occasion des manifestations, je pense qu'il faut éviter de créer ce nouveau front", a ainsi declare le sénateur Gaëtan Gorce, mardi matin, sur France Info. Le député socialiste Bernard Roman, partisan de la PMA est sur la même ligne : "il faut que l'on puisse poser sereinement cette question (…) Il y a sans doute un certain nombre de précautions à prendre pour ne pas tomber dans les abus.”
La frilosité de Hollande. Le 28 mars, le président de la République, après avoir rappelé que la question de la PMA ne figurait pas dans le projet de loi sur le mariage pour tous alors à l’étude, avait ensuite indiqué qu’il respecterait "ce que dira la comité national d'éthique", qu’il a lui-même saisi. Une décision qui avait été interprétée par beaucoup comme un moyen d’enterrer ce sujet, qui ne figurait pas dans ses promesses de campagne, et dont il n’est pas très friand.
François Hollande sur la PMA : "cette question...par lemondefr