Le visage de la haute fonction publique va-t-il changer ? Selon les informations d'Europe1, le gouvernement veut réformer en profondeur l'Ecole nationale d'administration, "l'ENA", de son petit nom. Ce sera l'un des chantiers de la future réforme de l'Etat. Et ce ne sera sans doute pas le moins épineux.
Toucher à l’ENA, c’est en effet s’attaquer à la pouponnière de l’élite Française. Le ministre en charge de la réforme, Thierry Mandon, veut en faire "une école de management public". Ce qui sonne plus comme l’intitulé d’une école de commerce que de technocrates.
Des stages en PME. La réforme passera par quelques changements concrets. Les stages, par exemple, consisteront à envoyer les jeunes énarques dans des PME plutôt que dans les grands groupes, ou aux guichets des administrations plutôt qu’à la rédaction de discours pour le préfet.
Le "savoir faire" davantage primé. La sélection des élèves doit également être revue pour éviter la reproduction des élites. La piste à l’étude serait de donner moins de place à la culture générale, qui avantage les enfants de diplômés, et plus de place au "savoir être" : maitrise du numérique, adaptabilité, capacité d’ouverture, de réactivité. L'idée est de ne pas seulement avoir des têtes bien faites, mais aussi des managers, qui pourront conduire des administrations et apprendre à piloter les changements.
Moins de fonctionnaires ministres. Autre objectif phare : 25% des nominations en conseil des ministres ne devront plus être issues de la fonction publique.
Reste une question : les énarques de l'exécutif (Hollande, Sapin, Royal, Jouyet…) vont-ils valider la réforme ? Le président examinera le contenu du projet dans le courant du mois. Une chose est sur : il ne perdra pas de point dans les sondages en secouant les "élites" de l'ENA.