Vers une sortie de crise sur le port de Marseille

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Administrator User , modifié à
Au septième jour de grève des agents CGT du port autonome de Marseille, qui paralyse le trafic pétrolier et de marchandises, une sortie de crise était envisagée mardi par la direction et le syndicat majoritaire. Un protocole de sortie de crise devrait être soumis mercredi aux salariés lors d'une assemblée générale.

"Nous avons convenu d'une séance de négociations dans la nuit pour établir un protocole de sortie de crise. On en connaît déjà les contours", a déclaré le directeur du port autonome de Marseille, Guy Janin. Depuis une semaine, le PAM est paralysé par une grève des agents CGT. Le document établi dans la nuit devrait être soumis mercredi aux salariés lors d'une assemblée générale. Direction et syndicat, qui ont participé mardi dans l'après-midi à une réunion de crise, en ont tracé les grandes lignes. Il prévoirait une discussion sur une "charte de l'emploi public sur le port" pour recenser les "niches d'emplois" envisageables. Une réunion est également prévue avec GDF au coeur du conflit. En effet, les grévistes réclament le recours à un personnel portuaire pour le branchement et le débranchement des méthaniers sur le terminal de GDF, qui est en construction à Fos-sur-Mer et doit entrer en service fin 2007. "Pour des raisons de sécurité, il n'y a pas de marge de manoeuvre pour une discussion sur le futur terminal. GDF est un symbole, mais ce n'est pas l'avenir de l'emploi sur le port", a affirmé le préfet, Christian Frémont. "Ce sera un point évoqué dans la négociation, mais ce seront d'autres sujets qui seront traités", a ajouté Guy Janin. Le directeur du PAM a confirmé que GDF assurerait les opérations de branchement et de débranchement avec son propre personnel sur le futur site. Cette revendication de la CGT est pourtant à l'origine directe du conflit qui paralyse depuis une semaine les terminaux d'hydrocarbures de Fos-Lavera. "On essaie de trouver une solution négociée pour sortir de ce conflit très lourd, mais nous sommes à l'extrême limite de cette politique. Cette crise ne peut durer sans mettre en danger le port de Marseille", a prévenu Christian Frémont. Plusieurs raffineries du complexe pétrochimique de l'étang de Berre ont commencé à réduire leur production, a-t-il dit. Une soixantaine de navires, dont 23 pétroliers, restaient bloqués mardi soir à quai ou dans la rade. Le port autonome de Marseille est le troisième port mondial pour les hydrocarbures avec un trafic de 64,2 millions de tonnes en 2006. Il emploie 1.501 salariés, dont 228 sont affectés au secteur pétrolier. En 2005, un conflit des agents du port avait duré 13 jours et mis en péril le fonctionnement des raffineries du complexe pétrochimique de l'étang de Berre qui avaient dû puiser dans les stocks stratégiques pour éviter une rupture des activités. "La situation est grave pour un port qui s'est à peine remis de cette crise", a estimé Christian Frémont. "Son avenir est menacé avec la prise en otage de secteurs comme ceux du pétrole et des containeurs."