A l'issue d'un discours fleuve, qui avait tout du programme politique d'un candidat à la présidentielle, Dominique de Villepin a annoncé jeudi la création d'un "mouvement politique libre, indépendant, ouvert à tous", dont le congrès fondateur se tiendra le 19 juin.
L'ancien Premier ministre, qui s'exprimait devant 150 journalistes français et étrangers, a toutefois omis de donner le nom de son nouveau parti et de préciser quels liens il entretiendrait avec l'UMP.
L'échec "d'une stratégie"
Avant d'énoncer un véritable discours de politique générale, l'ancien Premier ministre a confié être "mal à l'aise dans la politique menée aujourd'hui par la majorité" et s'est lancé dans un réquisitoire anti-Sarkozy, sans toutefois le nommer : "ce ne sont pas des conciliabules (...), des aménagements techniques, des changements de personnes qui sont attendus", a-t-il accusé en référence au remaniement gouvernemental décidé lundi.
Estimant que la défaite de la droite aux élections régionales scellait l'échec "d'une stratégie", Dominique de Villepin a également jugé "qu'aujourd'hui, la vraie question, c'est de savoir si la politique qui est menée par le pouvoir en place est la bonne ?".
"Aujourd'hui, tout devient division, tout devient polémique, tout devient clivage comme si la politique était une sorte d'accordéon : on appuie sur 'burqa', sur 'sécurité' et, hop, on croit que les sondages vont monter", a encore ajouté l'ex-Premier ministre.
Justice, fonctionnaires et nation
Abordant avec lyrisme ses thèmes de prédilection, Dominique de Villepin a ensuite évoqué la nation -"notre bien commun, la nation, ce n'est pas par ici les uns et par ici les autres"-, les institutions - "nous avons besoin de revenir à un équilibre institutionnel et à un pluralisme des pouvoirs" -, la justice - "nous ne respectons les critères démocratiques européens" avec le lien entre la chancellerie et le parquet - ou le bouclier fiscal qu'il faut "suspendre".
Autre point abordé par l'ex-Premier ministre : le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. "Soyons cohérents, il faut faire des efforts mais il faut faire des choix. La politique du rabot n'est jamais, en ce qui concerne l'Etat, une bonne politique", a-t-il insisté.
Tron, "un choix personnel"
Enfin, Dominique de Villepin est revenu sur la nomination de Georges Tron au gouvernement, au poste de secrétaire d'Etat à la Fonction Publique : "Georges Tron a fait un choix personnel. Ce choix personnel n'est pas le mien", a-t-il estimé ajoutant : "C'est un homme libre et je respecte sa décision. Je garde toute mon amitié à Georges Tron".