Dominique de Villepin se veut, aux yeux de l'opinion publique, l'homme du "non" à l'Amérique de George W. Bush et à la guerre en Irak. Mais il est aussi l'homme du CPE et, malgré lui, de l'affaire Clearstream.
SA PREMIERE APPARITION
Jacques Chirac élu président de la République le 18 mai 1995 (52,7% des voix), Dominique de Villepin, nommé secrétaire général de l’Elysée, égrène, sur le perron du palais présidentiel, la liste des membres du gouvernement Juppé.
SES MENTORS
Se réclamant tous deux du gaullisme, Dominique de Villepin et Jacques Chirac tissent des liens de sympathie immédiate. Dès 1993, Dominique de Villepin, alors directeur de cabinet d’Alain Juppé, se rapproche de Jacques Chirac, délaissé par ses principaux amis politiques qui lui préfèrent alors Edouard Balladur, l’homme qu’ils croient capable de gagner la présidentielle de 1995. A mesure que s’éloignent les disciples, Dominique de Villepin, lui, admire encore davantage le maire de Paris, solitaire et invoquant de Gaulle dans son grand bureau de l’Hôtel de Ville de Paris. Jacques Chirac apprécie sa compagnie et lui donnera une confiance quasi infaillible.
SON HEURE DE GLOIRE
Son positionnement sur la guerre en Irak constitue à ses yeux son plus beau coup d’éclat. En choisissant avec Jacques Chirac de se prononcer contre une intervention en Irak, et de ce fait, de défier l’Amérique de Bush, Dominique de Villepin permettra à la France de retrouver son rayonnement international. Son célèbre discours prononcé à l’ONU, le 14 février 2003, duquel on retient notamment cette déclamation : "Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe… ", lui vaudra tous les applaudissements.
SON PIRE MOMENT
L'affaire Clearstream, qui le conduira deux fois devant les tribunaux. Soupçonné d'avoir eu connaissance des faux listings de la banque luxembourgeoise, Dominique de Villepin est empêché politiquement de se présenter en 2007 et sera relaxé en première instance en 2010, puis en appel en 2011. Un procès qui lui vaudra cette déclaration célèbre, visant Nicolas Sarkozy, partie civile en première instance : "Sarkozy avait promis de me pendre à un croc de boucher, je vois que la promesse a été tenue."
SON GIMMICK
Pour Dominique de Villepin "le chef de l'Etat ne peut pas 'gouverner', c'est-à-dire diriger ses ministres. Il n'a pas le temps, ni les moyens de le faire". Il considère et ne cesse de répéter que gouverner n'est pas présider.
SON CHEVAL DE BATAILLE
Dès son arrivée à Matignon en mai 2005, Dominique de Villepin fait de l’emploi, celui des jeunes en particulier, son affaire. Sa détermination le conduira au CPE : présenté en 2006, ce "contrat première embauche" sera vivement contesté trois mois durant par la jeunesse, jusqu'à être abandonné. Pas de quoi décourager l'ancien Premier ministre, qui a fait de l'emploi des jeunes sa priorité pour 2012.