"Faire en sorte que l’opposition et le pouvoir puissent se parler." Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères, est venu jeudi matin sur Europe 1 évoquer la situation en Ukraine, alors que Laurent Fabius a menacé le président ukrainien Ianoukovitch de sanctions et qu’il se rend à Kiev ce jour : "tout doit être fait pour privilégier une solution politique. Le responsable politique ne doit pas, lui, se satisfaire d’un simple mouvement de conscience, il a le devoir d’éviter ce qui se profile : un nouveau bain de sang, et surtout une guerre civile. Il fait faire en sorte que l’opposition et le pouvoir puissent se parler."
Interrogé sur le rôle de la France et de l’Europe dans cette crise ukrainienne, Dominique de Villepin regrette que "nous ayons perdu trois mois. Trois mois à laisser faire, à laisser se détériorer une crise. Il est temps de reprendre notre place et d’éviter le scénario du pire : la glaciation, comme en Biélorussie, mais aussi une intervention russe. Ne nous y trompons pas : la Russie ne laissera pas faire."
"Une partie de la solution est à Moscou." L'ancien patron du quai d'Orsay a également tenu à rappeler l'importance du rôle joué par Moscou dans cette situation : "la diplomatie européenne a le devoir de se mobiliser pour prévenir les crises et essayer de proposer des solutions. Nous devons éviter deux pièges : des gestes démesurés qui rompraient le dialogue avec le pouvoir ukrainien, et oublier qu’une partie de la solution est à Moscou."
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